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Utilité de la CCRAD

Une claque prévisible

La réforme des collectivités locales version Reynès/Ichartel a été longuement ventée dans le précédent bulletin municipal, et le vote des communes a eu lieu depuis !
Sur la trentaine de communes des BDR concernées, seules 9 ont voté pour la proposition Reynès, c’est-à-dire celles de la CCRAD, sauf Rognonas.
Cette claque majeure à une réforme exemplaire illustre la piètre qualité du projet que les élus ont donc refusée, auquel les électeurs citoyens ne comprennent rien (c’est sans doute pour cela qu’ils ne sont pas consultés !) et dont même les entrepreneurs ne veulent pas.
Pour freiner l’enthousiasme forcé des roitelets locaux, la gifle mémorable prise aux Sénatoriales de septembre va compliquer la procédure, surtout si la recherche sérieuse d’une cohérence, d’une entité géographique et économique fait toujours gravement défaut. Mme Roig et la COGA peuvent se frotter les mains en attendant que le principe de réalité s’impose…

Les mots pour le dire !

Le conseil municipal barbentanais du 18 juillet 2011 a voté la réforme des collectivités territoriales proposée par le préfet et la CCRAD. Il est navrant de constater que les descriptions et réalités, sensées justifier les propositions pour répondre aux objectifs de la réforme sont de piètres arguments. Petite revue de détails :

1. Lettre de Max Gilles, président d’une CCRAD créée en 1996 à 5 communes, puis à 10 en 2001, au préfet : « Notre volonté d’une communauté élargie s’appuie sur un projet de territoire partagé, basé sur la mise en évidence d’enjeux communs et de problématiques de développement identiques, sur la complémentarité de nos communes, sur une cohérence géographique et l’homogénéité d’un territoire à l’identité affirmée, doté d’avantages et de richesses importantes mais fragile et convoité comme tous les espaces ruraux. »
Ce charabia applicable à toute communauté est la conclusion d’une coûteuse étude d’experts chargée de décrire favorablement les actions et projets de la CCRAD, dont la réalité est plus contrastée, exemples :
- * Les enjeux de création d’emplois s’apparentent à un déplacement d’activités d’ailleurs (et on oublie de détailler les mutations) ou à de bruyantes opérations marketing.
- * Le développement du logement se fait avec une offre limitée et sélective favorisant techniciens ou cadres surtout au petit Neuilly de la CCRAD.
- * Le transport collectif dépend des conclusions attendues d’une très longue réflexion toujours inopérante.
- * Le problème hydraulique commence enfin à être évoqué autrement qu’au travers d’obstacles mais côtoie encore un discours incohérent où la seule protection par endiguement a pour but de permettre une urbanisation contradictoire, aveugle et inquiétante.
- * La défense de la vocation agricole du territoire est une promesse habile consistant à permettre l’urbanisation dans chaque commune en mitant le foncier, à laisser les grandes surfaces envahir le marché de productions à bas prix (le Super U de Châteaurenard a organisé la première semaine de juillet une foire aux melons avec des produits espagnols, et les sociétés commerciales installées à Châteaurenard importent leurs propres produits du Maroc ou Tunisie grâce à des pratiques proches de l’esclavage, ou les font venir de Hollande, Espagne… !), et à organiser un trophée des maraîchers pour la galerie. Des voeux pieux que le missionné de la XVème tente de rendre crédibles en essayant d’obtenir à la veille des Présidentielles, quelques réductions de charges sociales qui ne règleront rien dans la durée tant que la politique agricole sera décidée par les grandes surfaces, l’industrie agroalimentaire et chimique. On laisse détruire 10% par an des surfaces et producteurs agricoles depuis 60 ans, malgré la pathétique reconquête SAFER de quelques friches et des mots creux accompagnant l’espoir sans lendemain promis aux agriculteurs.

2. Les objectifs de la réforme sont aussi bizarrement interprétés :
- Redéfinir un périmètre EPCI autour d’un bassin d’emploi homogène. Or, le bassin est très limité car Arles et Avignon sont exclues de l’homogénéité !
- Définir un territoire pertinent (bassin de vie, aire urbaines, déplacement domicile-travail). Or, Avignon et Arles sont encore exclues de la pertinence, la frontière physique des Alpilles est soudain une barrière infranchissable, tout comme l’axe humide de la Durance, la Montagnette est coupée en son milieu avec partage sur deux intercommunalités, tout comme les communes du Rhône repoussées vers Tarascon, et on ose parler de cohérence des frontières naturelles ! Des élucubrations châteaurenardaises qui découpent les cartes à leur convenance, se fabriquent des identités de circonstance, nient la réalité territoriale au nom de la pertinence députationnelle… Arrivé tardivement en intercommunalité le seigneur des Confignes impose ses vues tout en promettant à ses vassaux une représentation équilibrée où chaque commune aura son mot à dire pour peser sur les décisions !
- Accroître et rééquilibrer la solidarité financière. Or, Avignon et Arles sont jugées l’une trop endettée, l’autre dotée d’une superficie camarguaise trop grande pour économiser et donc convoitant toutes deux nos richesses ! Ici le riche n’est pas partageux et le prouve en inventant des prétextes ridicules !
- Réduire le nombre de syndicats intercommunaux ou mixtes. Faire des économies, et réduire le pouvoir des maires, sont les seuls objectifs de la réforme mais tant de bruit pour si peu !

Et un préfet va mélanger le tout, contradictions comprises, et tirer du chapeau une intercommunalité nouvelle réduite à un pré carré arrondi qui, en refusant Arles pour des motifs politiciens et Avignon par équilibre tactique, se donne à la COGA par proximité d’attraction et défaut de vision à long terme.

Résultat : À la vacuité d’une réforme annoncée très importante s’ajoute la vassalité d’une majorité des élus locaux qui assurent son adoption avec les lourdes incohérences qui préparent des lendemains difficiles.

La CCRAD soutient l’agriculture
comme la corde le pendu !

La promotion des fruits et légumes régionaux est assurée grâce au trophée des maraîchers de Châteaurenard par des courses de taureaux en septembre 2011 ! L’Union taurine châteaurenardaise qui l’organise propose un budget prévisionnel de 193 563 € pour deux jours d’animation financé par les conseils généraux et régionaux, la Communauté des Communes Rhône Alpilles Durance et la mairie ! Dans ce prix, des frais d’achat de fruits et légumes aux producteurs figurent pour un montant de 7 500 € soit 4 % des dépenses !
L’agriculture est enfin sauvée…


Chambardement futile et dérisoire

En 2009, nous posions la question de l’utilité de la CCRAD (Communauté des Communes Rhône-Alpilles-Durance) ?
Et, depuis 2010, les intercommunalités sont en ébullition car, d’ici juillet 2011, la carte des coopérations départementales est à nouveau modifiée par un regroupement des actuelles structures en vue d’en réduire leur nombre et leur coût.
Nouvelle lubie élyséenne qui plonge les élus intercommunaux dans des débats futiles pour des changements dérisoires et surtout provisoires car, pourquoi élargir le périmètre d’un territoire intercommunal et s’arrêter avant d’occuper tout le département ?
Tâches redoutables pour le politique jouant avec la démocratie, et parfois l’intérêt général, où les citoyens n’auront eux rien à dire même si la réforme va encore changer leur vie….
Il y a certes des raisons objectives pour justifier toute évolution « capitale » des structures et les fortes oppositions, comme les convictions partagées, révèlent des attitudes et des visions intéressantes à souligner :

- Tout sauf Avignon : C’est le mot d’ordre habituel des maires de la CCRAD qui gesticulent derrière ce mot d’ordre de peur d’être engloutis malgré eux. Ils subissent pourtant sans rien dire, quand cela les arrange, l’urbanisation délocalisée, la LEO, les réseaux de service, l’économie et l’emploi, etc ! Mais alors, d’où vient cette peur irraisonnée ? La ville voisine a bien sûr un apport économique imposant et de redoutables dettes, mais elle a aussi une attitude de mépris historique qu’il serait trop long de raconter. Il a marqué pendant des siècles les relations entre les communautés et l’oppression notamment religieuse qui en a découlé a créé un divorce durable dont la facture se paye avec retard. Les décalages entre urbanisation et ruralité sont venus aggraver la situation, et des attitudes vauclusiennes inconséquentes, notamment en matière hydraulique, vont dans le même sens. Bref, le « Tout Sauf Avignon » a de beaux jours devant lui, entretenu par quelques maires d’ici malgré une réalité géographique et économique qui s’y oppose avec des SCOT voisins influents et oubliés. Les maires des autres intercommunalités sont persuadés que la CCRAD sera absorbée par Avignon sous peu et offrent une alliance alternative pour l’éviter.

- Une culture commune de la Durance, le long du Rhône, des Alpilles à la mer : Ce coin de provence et de Camargue a une unité. La langue provencale (ses écrits, ses récits et ses poètes), la farandole et les arlésiennes (les danses, les costumes), les chevaux (Careto ramado, jeux équestres, élevage et transhumance), les taureaux (férias, courses et lâchers dans les rues), sans oublier les oliviers, les cigales, les Saintes-Maries, les moutons, les flamants roses, etc. Certes des contrées gardoises ou vauclusiennes participent à cette culture mais sans atteindre l’intensité vécue dans chaque commune de notre région. La recherche d’une unité impose d’en tenir compte or, on détricote les cartes, redessine des frontières factices, rejette l’un et ajoute l’autre pour des motifs très éloignés de cette culture provençale qui, de toute façon, sera partielle, partiale et rabougrie.

- Une économie interdépendante en plein bouleversement : Agriculture, artisanat, commerce, tourisme, transport, etc, qui cherche un développement durable avec des recettes désuètes face à une mondialisation financière implacable dont on n’a pas fini de découvrir les cruelles retombées. Il ne suffit pas de se mettre sous l’aile ‘protectrice’ d’une grande ville mais d’offrir la possibilité aux populations de se déplacer à bas prix, de trouver travail et revenu décents, d’améliorer l’environnement en voie de détérioration y compris par les municipalités, de réfléchir aux moyens d’éviter l’opportunisme ravageur d’entrepreneurs et financiers malsains. Cette économie est profondément imprégnée de culture provençale à respecter, ou bien nos territoires ne servent que de terrains d’aventure aux promoteurs qui, tiens c’est curieux, apprécient le charme de nos contrées. Choix autrement plus importants qu’un débat riquiqui sur un territoire découpé par les humeurs du monarque. Une intercommunalité plus large, mais réduite à une partie du département, aura encore beaucoup de mal à globaliser ses actions économiques quand celles-ci sont déjà dépendantes de plusieurs départements ou régions.

- Des zones humides précieuses et reliées entre elles de la Durance au Rhône, par des canaux, lonnes, roubines, fossés, lagunes, étangs, pour écouler les eaux en surplus, les conserver dans des espaces organisés en ces périodes sèches, les utiliser à bon escient pour les productions et les consommations, et éviter les inondations. S’il y a un secteur commun de la Durance à la mer, c’est bien celui-là où l’on peut constater que chaque commune d’amont a une influence hydraulique sur sa voisine d’aval, et bientôt, l’élévation des niveaux de la mer Méditerranée aura l’effet inverse. C’est aussi un secteur difficile à gérer par la dispersion des gestionnaires, des moyens, des espaces, et le retard pris dans la vision globale des impacts qui se heurtent à l’incompétence des structures, l’intérêt contradictoire des services publics et privatisés, l’influence néfaste des constructeurs, l’absence de conviction environnementale des responsables, la non-intégration de ces problèmes dans les intercommunalités. Une nouvelle intercommunalité plus large qui ne gère que la moitié d’une rivière, d’un fleuve, d’un étang ou des canaux peut-elle avoir un sens ?

- Des services régionaux puissants. Ils ont chacun leur ouvrage desservant souvent plusieurs zones intercommunales, leur politique, leur service et agissent parfois en harmonie, parfois en contradiction avec les intérêts des populations utilisatrices et des communes concernées : Réseaux EDF - GAZ - SNCF, gestion de la CNR ou du SMAVD ou des syndicats des eaux et canaux, DRIRE, SAFER, incinérateurs, ONF, parcs, lycées et universités, SCOT, multiples services départementaux des routes au social. Derrière l’apparente cohésion d’ensemble, les dysfonctionnements réguliers laissent découvrir un bazar généralisé ingérable où s’empilent services sur services, où les contradictions trop fortes n’ont aucune chance de se résoudre par une nouvelle métropole étriquée, en chambardement pour plusieurs années, qui devra lancer études sur études coûteuses pour savoir ce qu’elle est, alors qu’elle aurait surtout intérêt à s’en soucier dès le départ.

- Des influences malencontreuses souvent mises en veille : Ce sont les pollutions de l’eau, des terres et de l’air par des causes diverses, parfois hors département, qui dégradent la vie et compromettent tout projet, tout avenir et toute métropole.

L’intercommunalité nouvelle qui sera décidée en haut lieu peut oublier ces éléments comme elle oublie les électeurs puisqu’il n’est pas prévu de leur demander leur avis. Le débat est réservé aux élites sous la baguette du préfet, grand organisateur de l’agitation stérile et coûteuse présentée comme capitale, évidemment. Laisser le choix à chaque commune de participer ou non à l’une ou l’autre métropole est bien la moindre des choses, mais ne va pas arranger le contour de la nouvelle structure.
Large ou rétrécie, elle risque d’avoir pourtant l’image détestable d’une Europe imposée à une population qui en souhaitait une autre et d’être chargée de tous les maux qu’elle ne pourra éviter, jusqu’à un nouveau changement, capital…


Harmonie contradictoire et irréelle

Une CCRAD typée aux contes prometteurs.

Le transfert de la collecte des ordures ménagères des communes vers l’intercommunalité "est le type même du service qui peut être transféré pour rationaliser les circuits, mutualiser les moyens, permettre des économies d’échelle. Il exigera peut être de nouvelles pratiques mais le service sera tout aussi efficace et nous permettra de mieux amortir l’augmentation prévisible de ce service" ose dire le maire de Barbentane en janvier 2010.
Pour ce qui est de la rationalisation des circuits, les nouvelles pratiques sont décoiffantes avec un passage deux à trois fois par semaine au lieu de cinq, sans doute pour mieux mutualiser les poubelles et rendre le service type plus efficace…
Quand aux économies d’échelle promises, elles sont surprenantes car, non seulement le taux est inchangé à 10,25% mais le type de service est réduit de moitié, sans doute afin de mieux amortir l’augmentation prévisible du service…
Si vous ne comprenez rien à tout cela, c’est normal, c’est étudié pour, l’essentiel est : On trie plus, on collecte moins, on paye autant, et il y a en plus des types qui racontent ce qui les arrange !

Une CCRAD au top numérique.

Sur proposition du Syndicat Mixte de Pays d’Arles, et afin de permettre la connexion à Internet de 500 lignes trop éloignées de centraux téléphoniques, la Communauté des Communes Rhône Alpilles Durance a décidé de réaliser la solution dite NRA-ZO, et c’est une excellente solution.
Elle avait le choix entre la WifiMax qui utilise les antennes-relais de téléphonie mobile dont les effets électromagnétiques sur les riverains sont catastrophiques en matière de santé, ou le Nœud de Raccordement d’Abonnés en Zone d’Ombres (NRA-ZO) en fibre optique.
Si c’est le cas, cet excellent choix mérite d’être souligné car il permet :
- Une augmentation très significative des débits sur les lignes.
- La disparition de toute pollution environnementale causée ailleurs par l’irradiation artificielle des antennes-relais.
- L’utilisation de lignes actuelles revalorisées sans installation supplémentaire.
- La valorisation des patrimoines dans les zones non impactées par une douche électromagnétique inexistante.
- La possibilité de connexion au Haut et Très Haut Débit sans le WifiMax polluant.
- La suppression des zones d’ombres ADSL avec un accès simplifié partout.
- Et, cerise sur le gâteau, aucun impact délétère sur la santé des heureux abonnés.
On ne peut que regretter que cette solution soit limitée aux zones d’ombres et non à tout le territoire…

Une CCRAD myope qui fait du razet-motte.

Pendant que les sociétés exportatrices agricoles installées à Châteaurenard exploitent et importent des terroirs marocains les fruits et légumes qu’ils commercialisent ici à des prix mortifères pour nos productions locales de tomates, courgettes, melons, poivrons et haricots, la CCRAD fait semblant de ne rien voir.
Pire, elle a dépensé 125 000 € en 2009 et prévoit 186 000 € en manifestations taurines pour "promouvoir les fruits légumes de notre région et valoriser les produits de l’agriculture lors d’un trophée des maraîchers"…
Un trophée hors de prix pour des maraîchers ruinés, pendant que les exportateurs se goinfrent, et qu’on razette des cocardes couleur tomate coloniale !

Une CCRAD brillante dans ses slogans mais inconsciente de son environnement.

D’un côté, ses slogans sur une qualité de vie qui fait rêver : "Entreprendre ici, vivre ici, construire sa propre légende sur une terre de légendes, c’est faire le choix d’un espace vivant et contrasté, un Pays unique, ces paysages mythiques, ces traditions éclatantes, ce patrimoine envié… et finalement cet art de vivre, si loin des clichés, qui fait du coeur de la Provence une terre qui fera toujours rêver."
D’un autre côté, son environnement hydraulique ignoré où la Durance et le Rhône sont :
- pollués aux dioxines et radioactivités sur tout leur parcours avec effets gardés secrets sur faune, flore et personnes abandonnées à leur triste sort,
- enlimonés par des barrages sclérosants dont le seul souci est la production électrique aux heures de pointe et le service financier aux actionnaires,
- étouffés par des endiguements toujours insuffisants permettant une urbanisation pieds dans l’eau et acceptés par CNR, SMAVD, CCRAD, et toutes les autorités, au risque de catastrophes "naturelles" amplifiées,
- contrariés par des ouvrages techniques (barrages, digues, LEO, constructions…) qui perturbent leurs parcours, minent leurs lits, modifient leurs flux, résurgences, zones d’expansion de crues, habitudes et nécessités tout en médiatisant de petits aménagements anecdotiques sensés calmer leurs colères,
- ….
Par contraste, observons une rivière voisine : Le Calavon vauclusien. Il a retrouvé des couleurs vives et naturelles après des années de pollutions. Cette rivière abandonnée par les mairies riveraines, les entreprises polluantes et les administrations complaisantes était devenue un égoût à ciel ouvert. Elle a été vigoureusement reprise en main par le Conseil général 84 qui vient de prouver qu’une forte volonté commune peut faire des miracles.
Dommage que Durance et Rhône ne bénéficient pas des mêmes attentions par les premiers concernés comme la CCRAD, sauf pour les qualifier de paysages mythiques afin de mieux attirer le touriste, et vanter un art de vivre qui préfère ignorer la santé et l’environnement du légendaire flamant rose. Pour combien de temps ?


Authenticité et coûts

La Communauté de Communes mise en place depuis Décembre 1996 déçoit.

Après une longue période d’études, de diagnostics, d’états des lieux du territoire, d’inventaires, de réflexions stratégiques, de définitions d’objectifs, la Communauté de Communes découvre son formidable potentiel économique et d’accueil.

Pour élaborer son projet de territoire, elle produit donc des scénarii passionnants où la réflexion porte sur la multipolarité, l’association entre pays urbain et pays agricole, les territoires homogènes, les pôles urbains complémentaires, l’espace rural en développement, l’urbanisation maîtrisée (si, si...), le cadre naturel valorisé, le réseau de transports collectifs fortement maillé, les besoins en logements de la population et son offre répartie, équilibrée et diversifiée entre les Communes (!).

Tout cela est si magnifique, qu’on se dit qu’il ne faut rien toucher...

Et bien non, ce territoire si bien foutu, justifie que des élus, assisté d’un important personnel administratif, sans parler des cabinets d’étude, soient bien payés pour réfléchir et tirer des plans sur la comète à nos frais.

Le président et 7 vice-présidents élus au Conseil coûtent environ 8758 € chaque mois pour gérer le machin et six employés sont rémunérés en plus pour faire fonctionner la machine. L’utilité de cette structure intercommunale est donc posée ?

Car, on pouvait espérer que tant de monde et tant de projets donnent des résultats.

Or, une fois le soufflé retombé, la montagne a accouché d’une souris et le bilan est décevant.

Même notre maire y est allé de sa critique personnelle sur l’égoïsme intercommunal (Edito du bulletin d’Avril 2003).

Il a bien raison, mais peut être oublié que son projet intercommunal dans la campagne électorale 2001 était : Participation active à l’intercommunalité pour en tirer le meilleur profit pour Barbentane ! Si chaque commune veut en tirer autant, il ne faut pas s’étonner ensuite qu’une telle somme d’égoïsmes ne donne pas une grande harmonie.

Une authenticité provençale revendiquée avec force, des atouts traditionnels de la région valorisés à l’excès, l’exploitation de tous les attraits naturels..., ne répondent hélas qu’à des motivations économiques. L’économie touristique est l’alpha et l’oméga des projets intercommunaux.

Et, ce qui devait arriver arriva.

La Communauté s’attache surtout à gérer le présent, à valoriser ce qui existe déjà, développe un discours lénifiant avec des poncifs économiques éculés censés promettre un futur heureux, occulte surtout les vraies questions (pauvreté, inondations, canicule, prix des logements, abandon agricole, protection non hypocrite des espaces naturels...), ce qui l’empêche de mettre en place une stratégie efficace et de bon sens à l’échelle d’un territoire.

Les élus ainsi dépouillés de leurs prérogatives s’enferment dans une logique de survie locale où chacun défend son pré carré, ses intérêts... L’authenticité de qui ? De quoi ?

La simple gestion administrative des structures indispensables (routes, déchets...) a pris le pas sur l’approfondissement de la démocratie et des besoins locaux, et se limite au service clientéliste sous l’alibi-prétexte du développement.


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