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Mise à l’Honneur

La Confrérie Internationale de la Barbe
a mis à l’honneur Nicole et Yves DESCLOUX

C’est le 20 Octobre 2011, autour de la Table ronde et sous la haute autorité du Grand Commandeur M. Christian GHEYSENS assisté de Mme Micheline TURRIER, Présidente d’Honneur, que l’Assemblée des Chevaliers a procédé à sa dixième Mise à l’Honneur de deux nouvelles personnalités : Nicole et Yves DESCLOUX.

Le premier chevalier a prononcé leur éloge ici résumé :
Issus tous deux de familles originaires de Belgique, Suisse, Allemagne et France, que les guerres ont obligé à voyager, Nicole a quitté le clair de lune de Maubeuges pour se lancer en Avignon dans une aventure musicale rare et difficile : la fabrication d’archet. Pendant que Yves contournait le lac de Genève pour venir apprendre le métier d’ébéniste chez les compagnons d’Avignon.
Leur rencontre vauclusienne est suivie de leur installation au quartier Terrefort à Barbentane en 1990 et, en 1993, elle devient archetière ou luthière, c’est-à-dire fabricante d’archet pour violon, l’une des quarante archetiers de France. Elle va ainsi concilier son amour du travail du bois et sa passion musicale en mettant son art au service du musicien dans une activité un peu méconnue mais indispensable.
Yves exerce la profession d’ébéniste jusqu’en 2002, année où, passionné de musique et du travail du bois, il décide de se mettre au diapason de sa luthière et se recycle dans la lutherie, mais pour fabriquer du violon… Ainsi, les arts de l’archère et du violoneux se conjuguent pour former une famille où les instruments musicaux en bois n’ont plus de secret. Ces instruments neufs fabriqués à Barbentane constituent 90% de leurs activités, les 10% restants sont des activités de restauration. Aucun commerce d’instruments anciens n’est réalisé.

L’Archet avec à gauche de la baguette la Hausse et à droite la Mèche.Il est fabriqué en pernambouc (bois du Brésil), courbée à chaud sur une flamme.

Il y a une partie mobile, la hausse, qui est le plus souvent en ébène.

La mèche, qui frotte les cordes de l’instrument, est en crin de cheval enduit de colophane (résine) pour qu’elle produise un son.

Pour la fabrication, l’archetière utilise des rabots, des limes et des canifs de lutherie. Son travail est très délicat car « la qualité du bois fait l’archet » et « l’archet fait le violon ». Il lui faut donc produire un son harmonieux tout en trouvant un équilibre idéal entre le poids et la longueur, la résistance et la souplesse. Il faut deux à trois semaines de travail pour fabriquer un archet.

Le Violon avec à gauche sa table et son fond, au milieu ses éclisses.

Le violon est fabriqué en épicéa pour la table, érable ondé pour le reste de la caisse, le manche en ébène pour la touche et d’autres bois comme le buis ou le palissandre pour les accessoires (cordier, chevilles, mentonnières). La table et le fond sont sculptés dans la masse, les éclisses (côtés) sont courbées à chaud. Le vernis (teinté) à base d’huile de lin et de gomme laque est passé en multiples couches. Les outils utilisés sont les rabots, les limes et râpes, les canifs et racloirs. Comme pour l’archet, la qualité du son est le point le plus important. Il faut trois mois pour fabriquer un violon, un alto, un violoncelle ou une contrebasse car Yves propose tous les instruments de la famille du violon et Nicole les archets qui les accompagnent.

Mais la vie d’artisan luthier a de rigoureuses exigences :
- ➢ 1 * Ne pas se satisfaire de l’à-peu-près mais être toujours dans l’excellence. D’abord par respect pour les acheteurs, puis par amour de l’œuvre produite. La concurrence est sévère, le bouche à oreille rapide et les conséquences immédiates.
- ➢ 2 * Les clients sont des amis. Souvent artistes très connus dans leur milieu, ces acheteurs sont des passionnés et des musiciens professionnels avec qui des liens très forts sont noués à l’occasion d’une vente. Ils deviennent des praticiens confiants dans les fabrications offertes et savent leur qualité. Ces relations avec les artistes et les milieux musicaux sont passionnantes et riches par les personnages originaux fréquentés.
- ➢ 3 * Faire connaître son travail et se faire connaître. Cela passe par des déplacements aux concerts des solistes pendant lesquels les instruments sont présentés, essayés et discutés. Le marché de la lutherie est en effet restreint et il est difficile d’en vivre car en plus la concurrence y est très forte. Là comme ailleurs, les Chinois offre des instruments bas de gamme à des prix 20 fois moins chers. La lutte est inégale sauf à rester dans des produits de qualité. L’avantage des pratiques chinoises, c’est qu’elles fournissent pour des jeunes des outils pas chers qui peuvent leur permettre de découvrir l’instrument et aller plus loin ensuite.
Passionné par des instruments de musique en bois, œuvrant avec originalité dans le monde des cordes frottées, recherchant la perfection pour servir l’art des sons, expérimentant formes et matières pour assurer la réussite du monde musical, œuvrant à la meilleure tradition artisanale, celle qui respecte l’œuvre et le client avec qui il partage beaucoup plus que les biens de ce monde, c’est ce couple sympathique que nous mettons à l’honneur aujourd’hui.
Nicole et Yves ont réussi au-delà de leurs espérances à apporter par leur passion, leur gentillesse accueillante et leur travail, de quoi servir l’art et la musique, mais aussi développer la noblesse de l’artisanat et ainsi mériter d’être mis à l’honneur.

Les maîtres de cérémonie.

En souvenir de cette amicale cérémonie, la Présidente d’Honneur leur a remis les palmes chevaleresques,

Les honorés et les palmes chevaleresques.

et le Grand Commandeur, au nom de la Confrérie, les a remerciés et félicités, puis invités à partager le repas de l’amitié.

Les participants.

Les sites Internet :
- de l’Archetière Nicole Descloux
- du fabriquant et restaurateurs d’instruments à cordes Yves Descloux


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