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Canal des Alpines

Le Canal d’irrigation dit des Alpilles est construit en 1772 et alors appelé "canal de Boisgelin" du nom de l’archevêque d’Aix son promoteur, rebaptisé "des Alpilles" en 1791.

Il recueille les eaux de la chaîne des Alpilles à partir de St-Rémy et Orgon, et se sépare en plusieurs branches, dont le canal des Alpines septentrionales construit en 1872 qui irrigue d’avril à octobre la région de Châteaurenard et Barbentane.

Réalisé au bord de l’ancienne chaussée menant de Barbentane à Châteaurenard, il traverse notre territoire parallèlement au Rhône et à la Durance, pour se jeter, après avoir servi les roubines d’arrosage construites sur son parcours, dans le contre-canal de la C.N.R., au quartier du Mouton à Barbentane.

De l’ancienne chaussée, il a conservé la fonction de digue secondaire de protection des crues de Durance qui, détournées vers l’ouest pour protéger le village, y reviennent ensuite en ayant perdu leurs forces destructrices.

Les filioles d’arrosage du canal des Alpines ont fonctionné 120 ans

Pour irriguer les terrains éloignés du canal, un système de ruisseaux ou filioles d’arrosage est construit à partir de celui-ci et tout le long de son parcours. Chaque quartier a la sienne, entretenue et gérée par les propriétaires riverains, réunis en autant de syndicat dit aussi des vidanges pour chaque filiole, car le plus gros travail est celui de l’entretien ou faucardage de celle-ci durant l’hiver afin de dégager les boues et branchages obstruant le passage.

Le fonctionnement de ces associations syndicales était le suivant :
Elles étaient régies par la loi de 1865-1888 et composées de cinq syndics titulaires dont un directeur et deux ou trois syndics suppléants, tous élus pour trois ans.
Le secrétariat était assuré par la Mairie, la perception des redevances basées sur les surfaces irriguées par le Trésor public, sous le contrôle technique de la D.D.A.
Leur principale activité consistait à réaliser l’entretien par faucardage et repurgement annuels, faits manuellement, des six filioles d’arrosage qui ne sont plus utilisées depuis l’an 2000, et qui desservaient les quartiers suivants :
- Réchaussier. Filiole située en bordure de Durance avec deux prises à Cambageon et au Mas neuf pour irriguer la zone jusqu’à Roumette et la Chinquine - créée le 10 décembre 1876 (arrêté préfectoral du 10.04.1877) - superficie irriguée 65 ha - 94 cotisants - débit des ouvrages 86 l/s.
- Mouton. Dernière branche située en bordure du contre-canal du Rhône - filiole créée le 11 janvier 1877 (arrêté préfectoral du 10.07.1877) - superficie irriguée 67 ha - 62 cotisants - débit des ouvrages 80 l/s.
- Lauris et Bosquet. Filiole créée le 15 novembre 1888 (arrêté préfectoral du 30.04.1890) pour irriguer les quartiers Lauris, Bosquet, St Pierre - superficie irriguée 52 ha - 61 cotisants - débit des ouvrages 65 l/s.
- Pavillon. Filiole créée le 24 octobre 1893 - pour irriguer les quartiers de Barban à la Sainteté et aux Resvaux - superficie irriguée 48 ha- 64 cotisants - débit des ouvrages 60 l/s.
- Est de la Ramière. Filiole créée le 16 janvier 1948 (arrêté préfectoral du 19.04.1950) - superficie irriguée 13 ha - 17 cotisants - débit des ouvrages 15 l/s.
- Ouest de la Ramière. Filiole créée le 16 janvier 1948 (arrêté préfectoral du 20.04.1950), pour irriguer l’ouest de la Ramière - superficie irriguée 26 ha - 21 cotisants - débit des ouvrages 30 l/s.

En 1997, les tarifications par le Canal des Alpines étaient de : 908 F l’ha pour les eaux périodiques d’arrosage, 519 F l’ha pour les arrosages accidentels, 1 282 F l’ha pour la submersion de vignes, 887 F l’ha pour les eaux d’arrosage, 3 246 F l’ha pour la force motrice, 1 583 F l’ha pour l’arrosage des rizières. A ce prix s’ajoutaient 105 F l’ha pour l’Agence de l’eau.

La fin des filioles et du canal des Alpines

Depuis plusieurs années, le nombre de cotisants se réduit régulièrement en même temps que le nombre d’agriculteurs et d’utilisateurs. Les riverains non-agriculteurs refusant de payer une cotisation pour une non-utilisation de l’eau, au point que les moyens financiers de plus en plus limités des associations syndicales ne permettaient plus de faire face aux frais d’entretien annuel.

La mise en place du nouveau système d’irrigation agricole par pompage a définitivement condamné ce réseau, les filioles d’arrosage qui en dépendaient et les associations syndicales qui les géraient.

Une après l’autre, les filioles du canal ont perdu leur utilité et ont cessé de fonctionner. Le canal rend encore service dans quelques quartiers proches du réseau, tels Réchaussier ou Ramière, en apportant des eaux aux fossés qui évacuent les écoulements domestiques.

Une page de l’histoire de l’irrigation vient d’être tournée pour le village avec la destruction ou l’abandon des roubines créées en vue de l’irrigation des terres à partir des eaux du canal des Alpines septentrionales, et la dissolution des six Associations Syndicales Autorisées (A.S.A), après 50 ou 120 années d’existence et de grands services rendus à l’économie agricole du village.

La dissolution de la dernière association syndicale des arrosants du Mouton a eu lieu le 1 octobre 2003, par décision du Conseil municipal.


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