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Bilan hydraulique 2006

Un bilan des dernières années augurant mal des inondations à venir

À Barbentane, il pleut !

L’étude hydraulique confiée en 2004 au cabinet Ipseau pour évaluer le risque inondation permet cette conclusion définitive et son résultat fait évidemment l’unanimité..., tout en créant surprises et malaises.

Un cabinet qui refait des planches topographiques déjà existantes, qui relève des débits de crues déjà connus, qui signale des niveaux de terrains déjà indiqués, et à partir de l’outil informatique, qui confirme que le risque d’inondations par surverse est aléatoire mais possible comme nous le savions déjà, qui assure que la rupture de digues est bien sûr quasi improbable sauf que c’est nous qui seront là le jour où..., qui poursuit sur les ennuis dus aux eaux de ruissellement que bien entendu nous connaissons puisqu’en 2002 et 2003, contrairement aux auteurs de l’étude, nous avions les pieds dans l’eau à cause de cela... Bref, surprises, car ce cabinet a fait le même constat que les cabinets Antéa et Burgéap pour la gravière en 1996, un constat de plus à archiver.

Étude ou pas, ce sont les débats et décisions des responsables pour prévenir qui importent. Et là, malaises, car sur ce sujet comme sur d’autres, le débat n’a pas eu lieu, et les solutions toujours espérées. Monsieur le maire n’a même pas attendu les conclusions de l’enquête : Ayant vu baigner sa maison au cours de la dernière crue, il a décidé de sauver d’abord sa famille et ses biens en construisant sa nouvelle demeure sur une hauteur du Vallon... Pour le reste, il nous informait dans un récent bulletin municipal que les fossés étaient entretenus !

Les risques d’inondations sont-ils inévitables au village ?
La dernière période a-t-elle été plus favorable ou va-t-elle aggraver les risques ?
C’est ce que nous allons essayer de voir de plus près.

Le passé oublié

Alors que les pluies ne sont pas plus importantes qu’autrefois, sauf à de rares périodes, les volumes d’eau n’arrivent plus à s’évacuer normalement. On constate depuis quelques années les difficultés croissantes d’écoulement des roubines et de la Lonne, une élévation souvent excessive de leur niveau, et de plus en plus d’habitations voisines de ces canaux, mais aussi éloignées, en subissent les conséquences.

Lorsque autrefois les anciens installaient leurs demeures dans une plaine inondable, et Barbentane était moins exposée que Boulbon ou Vallabrègues, ils savaient les risques encourus, et prenaient plusieurs précautions :
- La maison était posée sur un talus ou une fondation en hauteur,
- Elle avait toujours un ou plusieurs étages et l’habitation se trouvait au premier étage,
- Au bas de la construction, deux ouvertures se faisaient face de part et d’autre afin de laisser passer l’éventuel courant d’eau à l’intérieur du bâtiment, évitant ainsi une pression catastrophique de la crue sur les murs et la structure,
- Une barque familiale de sauvetage, régulièrement entretenue, était prête à servir en cas de besoin,
- La Mairie veillait à ce que ces conditions soient respectées.

Mais depuis l’existence des fortes digues CNR, l’absence de crues a fait perdre les réflexes salutaires et surtout le bon sens : Puisqu’il n’y a plus de dangers, les conditions draconiennes ne s’imposent plus et l’urbanisation est possible ! Puisque les crues des deux cours d’eau sont rarement concomitantes, pourquoi s’en faire ? Sauf qu’en janvier 1994, le Rhône est à 9 700 m3/s, la Durance à 2 800 m3/s et en novembre de la même année, le Rhône à 10 500 m3/s, la Durance à 2 700 m3/s. On a frisé la catastrophe ! Jusqu’aux lourds réveils de 2002 et 2003, toujours incompris, qui ont pourtant été très douloureux.

Pourquoi et que s’est-il passé ?

Il s’agit d’abord d’un problème mathématique simple. Lorsqu’un baquet est rempli d’eau, un objet déposé à l’intérieur fait verser l’eau en dehors du baquet.
Le baquet, c’est la plaine de Barbentane qui peut se remplir plus ou moins vite et doit écouler rapidement les eaux envahissant le territoire avant de noyer les habitants.
Les objets, ce sont les constructions de toute nature qui prennent la place que l’eau ne peut plus occuper, augmentent donc les hauteurs du volume d’eau restant car l’espace pour le contenir s’est restreint.
Or, les constructions occupent une place toujours plus importante et réduisent régulièrement la part laissée à l’eau. Chaque fois qu’une maison se construit, c’est une surface en dur qui ne retient plus les eaux, et les évacue immédiatement vers les fossés ou roubines dont la dimension et le nombre n’ont pas changé depuis des siècles. Cela signifie qu’irrémédiablement, en laissant construire dans la plaine inondable, il devient de plus en plus impossible que de plus grandes quantités d’eaux s’écoulent plus vite car la Lonne-entonnoir a ses limites. Ne pouvant s’évacuer, elles refluent, augmentent de volume, débordent alentour.
Mathématiquement parlant, en cas de pluies très abondantes comme en 2002 et 2003, les habitants d’en bas n’ont aujourd’hui aucune chance de voir leur situation s’améliorer, car depuis les constructions continuent ! Elles continuent en plaine avec information des risques aux heureux propriétaires qui, par leur seule présence, contribuent à leur future noyade en aggravant la noyade générale... Elles continuent en Montagnette où, les pieds au sec, les joyeux propriétaires seront peut-être peinés d’avoir aggravé la noyade de ceux d’en bas...
Ici, le baquet est saturé, les objets trop nombreux, et l’on espère sans doute que les voisins ont la solution !
Pauvres de nous... La fantaisie urbanistique a gagné les environs et va amplifier les phénomènes dans le mauvais sens.

Barbentane, zone d’expansion privilégiée pour protéger Avignon

En effet, depuis les temps les plus reculés, notre plaine sert de champ d’expansion aux eaux de crues du Rhône et de la Durance. Et cela est normal.

Autrement dit, elle est réservée aux surplus que les lits du fleuve et de la rivière en certaines périodes ne peuvent plus contenir.

Cette fonction préventive historique, comme dans toutes les plaines riveraines des fleuves, est d’autant plus importante et nécessaire que la sécurité de la ville d’Avignon, beaucoup plus peuplée, en dépend (digue d’Avignon supérieure de 0,70 à 1 m à celle de Barbentane sur la rive gauche, ce qui permet d’y laisser déverser les grandes crues).

On pouvait espérer en retour qu’Avignon joue le jeu correctement, respecte ses obligés, ce qui n’est pas le cas ! Envoyer encore plus d’eaux chez ceux qui ne peuvent éviter la noyade est une attitude méprisable, dont il faudra demander compte un jour et notifier l’erreur dès aujourd’hui.

Barbentane, du fait de sa position géographique en fin du parcours fluvial, dépend des communes en amont qui continuent allègrement leurs constructions, malgré les réserves et avertissements des services préfectoraux. Rognonas a décidé en mai 2004 de geler tout projet de nouveau lotissement pendant trois ans pour réfléchir, mais Châteaurenard, Avignon..., poursuivent leur urbanisation sans se soucier de retenir leurs eaux, ni des conséquences sur leurs voisins d’aval.

Le chacun pour soi

Pire, Avignon a profité d’une réparation récente de sa digue de Durance pour rehausser son niveau en face de l’hôpital. Après les surfaces bétonnées en Courtine, la gare TGV et les zones commerciales avec leurs immenses parkings, les projets délirants de la Mairie avignonnaise dans cette zone sont une catastrophe annoncée pour Avignon et ses riverains.

La Communauté des Communes qui, depuis longtemps et surtout après les évènements de 2002 et 2003, aurait pu alerter ses propres communes des risques encourus, leur éviter d’en rajouter, ou exercer son influence sur les communes en amont, non seulement n’a toujours pas intégré ceux-ci dans sa réflexion, mais encourage l’urbanisation... L’accroissement en vitesse et volume des eaux à venir vers notre village ne peut que produire des effets encore plus graves...

Et bien sûr, les responsables seront peinés aussi, s’agiteront devant les caméras pour exprimer leur solidarité et remercier les sauveteurs... Sans un mot sur les conséquences de leurs actes... Les excès de la nature seront seuls en cause... L’incohérence communale ou intercommunale n’est pas rassurante.

D’où peut venir la catastrophe ?

Les habitants, connaissant leur fleuve ou Durance par cœur, disent que depuis la mise en service des digues, les plus gros risques peuvent venir de trois directions :
- Du Nord, par une surverse prévue en cas de crues supérieures à 5000 m3/s, ou une rupture de digue comme en 1935 et 1951 (digues beaucoup plus fortes aujourd’hui), parce que les eaux de crues ne trouvent plus assez d’espaces pour s’épandre et exercent une telle pression que le pire n’est jamais sûr mais les conséquences possibles.
- De l’Est, par un passage des eaux de Durance dans les terres de Rognonas et un afflux excessif des ruissellements rognonais. Le SMAVD (Syndicat Mixte d’Aménagement de la Vallée de la Durance) estime lui possible la submersion des digues de Châteaurenard et Rognonas pour une crue centennale. Entrant ensuite à Barbentane par les aqueducs des caisses d’emprunt, ou bien par l’érosion du niveau du sol au viaduc SNCF, comme cela aurait pu être le cas en 1994 lorsque la Durance avait son niveau à 50 cm en dessous de la route.
- Du Sud, par les ruissellements des hauteurs de la montagnette de plus en plus forts et de plus en plus rapides, au fur et à mesure de son urbanisation, qu’ils viennent du massif par Terrefort ou des pentes du vieux village.

Se protéger ou s’agiter ?

La saturation actuelle des zones d’expansion des eaux en cas de crues devrait obliger impérativement d’arrêter toutes constructions (vœu pieux préfectoral seulement respecté à Rognonas, mais après de nombreux excès), de réfléchir à ce qui se passe, de trouver des solutions communes pour réduire les menaces...

Oh, Peuchère !

Des décisions qui vont encore aggraver les risques continuent avec les constructions en plaine ou en Montagnette, malgré le programme tardif de gestion et d’aménagement de la Durance proposé par le SMAVD, et surtout malgré les appels au secours de la Confédération des Riverains du Rhône aux élus locaux : « Cessez de faire n’importe quoi, regardez la réalité hydraulique en face et aidez-nous au lieu de prendre des décisions incohérentes et de nous noyer de discours compatissants après les catastrophes que vous refusez de voir venir ! »

Car, qui dit saturation, laisse supposer qu’il faut enlever des constructions existantes pour réduire cette saturation et les menaces, ou cesser d’en construire ! Or, partout, c’est le contraire qui se passe : Non seulement on n’enlève rien, mais on en met en plus... À la saturation déjà problématique et à l’ineptie communale généralisée, s’ajoute l’incohérence intercommunale, l’insuffisance coercitive administrative, le chacun pour et contre soi, la fuite en aval de l’amont, le sauve-qui-peut et la patate chaude refilée aux autres !

Les citoyens inquiets demandent pourtant une meilleure protection aux élus. Ils considèrent que chacun a le droit d’être protégé. Question normale mais question ridicule, car elle oublie d’abord que chacun a déjà fait n’importe quoi, c’est-à-dire occupé un territoire réservé à deux puissances hydrauliques capricieuses et imprévisibles qui n’obéissent pas aux règles administratives courantes.
Puis que si chacun se protège (ce que certains font ou ont fait en relevant leurs digues), les niveaux d’eau vont grimper plus haut et seront encore plus catastrophiques pour tous, mais surtout pour les malchanceux, restés en zone inondable ou exposés à une rupture de digue.
On peut certes améliorer les écoulements par un meilleur curage des fossés et roubines, mais il ne change rien sur le volume des eaux arrivant plus rapidement qui doivent s’évacuer par une même roubine.
On peut aussi faire fonctionner l’existant avec plus d’efficacité, ou permettre une plus grande dérivation des eaux vers d’autres territoires, solution hypocrite qui ne fait que noyer ailleurs d’autres lieux et personnes.
On peut enfin creuser d’autres lonnes, roubines ou fossés pour accroître les volumes à évacuer, mais à condition que les eaux aient une issue vers un niveau inférieur, souvent lui-même déjà obstrué, et alors comme précédemment, on va noyer un peu plus vite et fort ceux qui résident à ce plus bas niveau.

Car il est plus tard que l’on ne pense

Ces solutions sont dérisoires parce que marginales et donc insuffisantes face à un système déjà débordé, à un processus silencieux mais puissant, qui a déjà indiqué la tendance et attend son heure pour nous permettre de le vérifier, même si on espère ne jamais le voir en œuvre.

Il est toujours difficile de reconnaître que l’irréparable a déjà été commis... Pourtant, lorsque les eaux ne trouvent plus leur place dans un baquet envahi, comment éviter que les objets se mouillent de plus en plus souvent ?

Quant à ceux qui croient qu’il suffit de prendre un peu de hauteur pour se mettre à l’abri, ils n’ont pas du tout compris ce qu’implique un changement climatique, ce que signifie le travail des eaux, ce que suppose l’adaptation aux temps qui viennent, et se préparent des lendemains douloureux...

Et comme un malheur n’arrive jamais seul, d’autres évènements à venir vont amplifier le phénomène humide :

1) La LEO (Liaison Est-Ouest)

Sa réalisation ne va rien arranger, bien au contraire : Rétrécissement du lit de Durance ; Obstacles des 4 ponts à double piliers pouvant provoquer des retenues d’embâcles ; Fragilisation de la digue Sud ; Perturbation du sous-sol en cas de passage en souterrain et modification des lonnes souterraines approvisionnant l’Est du village. Voilà le bel ouvrage et ses conséquences hydrauliques aggravantes dans un contexte saturé et ignoré par Avignon...

2) Les limons du fleuve et de la rivière

Autrefois, fleuve et rivière non-entravés charriaient eux-mêmes leurs sables et galets dans les plaines inondables et jusqu’à la mer.
Aujourd’hui freinés dans leur course, ils déposent où ils peuvent leurs limons étouffants.
Le volume des sédiments annuels du seul bassin de Cadarache rejeté dans la Durance est de 75 000 tonnes sur les 120 000 tonnes accumulées. Soit 6 à 10 % du volume des limons charriés par la rivière qui peut aller jusqu’à 900 000 tonnes en cas de crues.
L’impact du surcroît de ces limons et des matières en suspension (MES) sur la santé publique, sur l’approvisionnement en eau potable, mais aussi sur la faune et la flore sont importants : Colmatage des lits, des plans d’eau, des barrages et des infiltrations des lonnes, turbidité des eaux, effets du courant, nocivités des métaux lourds, des produits chimiques, de la radioactivité...
Ces limons déposés le long de la Durance, sont un ennui supplémentaire pour notre territoire, car ils élèvent le niveau de son lit, ajoutent de la hauteur, du volume et de la vitesse à ses futures crues. Comme les digues actuelles ou les seuils dressés sur son parcours n’auront pas changé de niveau, les eaux surélevées auront une vitesse et une violence accrues, ainsi qu’un débordement facilité sur les terrains bordiers, en amont de Barbentane... Châteaurenard et Rognonas sont en première ligne.
Le problème posé par les limons dans le Rhône, la Durance ou l’Étang de Berre (voir enquête publique en Mairie) démontre comment la maîtrise d’un cours d’eau a aussi des effets pervers quand il empêche son courant de nettoyer lui-même son lit.
L’existence des barrages hydrauliques artificiels transformant les vallées du Rhône et de la Durance en réservoir d’eau, concerne Barbentane par les risques de rupture (Serre-Ponçon et Cadarache sur la Durance à quelques heures de la commune, Roquemaure sur le Rhône à quelques minutes de la commune), mais surtout par l’envasement en limons du plan d’eau et des lits naturels jusqu’au barrage de Vallabrègues. Il faudrait des moyens financiers colossaux pour délimoner ce que leur force charriait habituellement et gratuitement en Camargue, qui en aurait bien besoin pour élever son niveau. Une crue dans de telles conditions va avoir le même effet qu’en Durance : Noyer un peu plus vite les riverains avec en prime des tonnes de limons.

3) Les travaux rognonais

En ce début d’année 2006, le village de Rognonas entreprend des travaux de confortement importants sur les 1 145 mètres de sa digue Nord avec l’aide du SMAVD. Cette sécurisation est compréhensible quand on connaît l’état de celle-ci entre le Pont de Rognonas et le viaduc PLM, et la protection nécessaire d’une zone où le nombre de lotissements est grand.

La digue actuelle en terre est truffée de terriers et tiendrait difficilement devant une crue supérieure à 4000 m3/s. Passons sur le fait que la future LEO va sans doute réaménager la zone et constatons qu’un léger rehaussement de l’ouvrage est prévu : On conserve un décalage de 0,70 m avec celle d’Avignon en face qui a été remontée, mais l’aménagement réalisé permettra de garantir une tenue de la nouvelle digue pour une crue de 5000 m3/s. On monte donc la hauteur de digue.

Question : Où vont aller les crues importantes avec deux digues surélevées ?

La devinette est facile, mais elle aura des conséquences graves pour nous car la noyade de Barbentane est programmée, notre digue n’ayant pas bougé.

4) L’assurance n’assiste plus

Dégâts collatéraux complémentaires : Les sociétés d’assurance vont pouvoir se retourner contre les élus municipaux puisque l’État a rendu récemment les communes totalement responsables des conséquences d’inondations et des frais de réparation. Bonjour les impôts...

Sociétés qui augmentent déjà leurs primes en fonction du caractère inondable du lieu, ou refusent d’assurer un risque qui, dans certaines zones, est devenu certitude.

L’horloge du temps a donc les aiguilles fixées sur les colères du ciel, mais il paraît inévitable qu’en cas de fortes précipitations, elles auront demain plus qu’hier des effets dévastateurs : Avignon et Châteaurenard vont noyer Rognonas, qui va noyer Barbentane, qui va noyer Boulbon... Tous animés par cette longue chaîne de l’amitié hydraulique qu’ils organisent inconsciemment mais méthodiquement à chaque étape de leur pathétique développement !

Ils ne savent plus ou feignent d’oublier que la puissance naturelle de la Durance en crue est celle d’un torrent qui, en dépit de tous aménagements, doit reprendre malgré lui son ancien lit, indiquant à de rares moments mais avec force qu’il est toujours le maître !

Nous en avons les preuves permanentes sur place, mais nous jouons, une fois de plus, les aveugles et les sourds, en s’abritant derrière des cabinets d’experts méconnaissant le territoire ou des intérêts privés qui se moquent éperdument de l’aléa hydraulique à venir.

Petit résumé ne figurant pas sur les études précitées

Lieu du risque
Nature
Effets amont aval
Digue Avignon Rehaussement Aggravation
Digue Rognonas Rehaussement Aggravation
LEO Obstruction Aggravation
Durance Envasement Aggravation
Rhône Envasement Aggravation
Urbanisation Montagnette Vitesse volume eaux Aggravation
Urbanisation plaine Limitation espace Aggravation
Urbanisation villes amont Limitation espace Aggravation
Canaux Insuffisance sans ou peu
’ ’ ‘ ‘ ‘ ‘ Mauvais entretien sans ou peu

Tout converge pour occasionner de gros problèmes aux plaines d’Avignon, Rognonas, Graveson, Barbentane, Boulbon..., le jour où les cieux ne seront pas cléments.

Après le petit résumé, un petit rappel

Débits des crues de Durance au confluent en m3/s :
Crue Décennale : 2500
Crue Centennale : 3500
Crue Exceptionnelle : 6000
Quatre inondations historiques viennent d’avoir lieu en 1994 (2 700 à 2 800 m3/s et leurs débits étaient seulement supérieurs aux crues décennales, car le barrage de Serre-Ponçon a écrété 1 000 m3, ses réservoirs n’étant pas pleins sinon !), 2002 et 2003 étaient dans les mêmes débits.

Puis quelques petites questions

Lors de ces quatre crues, le niveau de la crue centennale a donc été dépassé, c’est-à-dire que le phénomène qui devait revenir chaque cent ans revient tous les dix ans. Cette accélération va-t-elle continuer ?

Lors de ces inondations, la Durance passe sous le viaduc SNCF et atteint les arches dès 3000 m3/s. Au-delà, cet ouvrage est dans l’eau et fait barrage, comme le pont de Rognonas.
Or, la digue de Rognonas qui était prévue pour laisser déverser la crue à 4 000 m3/s dans ses terres, va maintenant passer à 5 000 m3/s et celle d’Avignon, en train d’être réaménagée jusqu’à Bompas, sera de 0,70 m à 1 m plus haut !
Si donc la crue est supérieure à 3 000 m3/s, elle va tourner en rond au milieu de digues supérieures, avec un viaduc et un pont qui lui font obstructions, et dont le chenal restant est entravé par une montagne d’embarras (sables, graviers, broussailles, arbres...) de 2,50 mètres de hauteur...

Pour qui connaît la patience de la Durance, deux questions inquiétantes se posent :

- Pour la première fois de son histoire, la rivière pénétrera-t-elle dans Barbentane par le passage du Petit Claux sous ou autour de la voie ferrée, car ce sera la seule voie offerte à sa furie ? Alors, les responsabilités avignonaise et rognonaise seront entières. Ils auront encaissé un torrent, réduit leurs champs d’expansion et voulu protéger leurs seuls résidents, en noyant délibérément les autres. Encore qu’on peut douter du bien-fondé de leurs aménagements protecteurs, car le lit de Durance est hélas aussi façonné pour s’ouvrir lui-même les portes de nos chers voisins !

- Devant le volume et la poussée des eaux de crues, que va devenir le viaduc ? Soumis à une poussée dès 3 000 m3/s, il va recevoir 4 000 voire 5000 m3/s. S’il tient, nous baignerons évidemment... S’il craque, nous baignerons aussi, mais il faut mettre des cierges pour le barrage de Vallabrègues, les villes de Boulbon, Vallabrègues, Tarascon, Beaucaire, Arles...

Que pouvons-nous faire ?

Alerter en permanence tous les acteurs concernés.

En attendant que les communes environnantes prennent leurs responsabilités, il y a bien sûr quelques solutions locales, marginales pour certaines, fondamentales pour d’autres que l’on peut décrire ainsi : La première goutte sera la dernière ; le vertige est salutaire ; À la tienne Etienne ; Boire ou éconduire, on peut choisir... Mais, stopper toutes constructions nouvelles serait une mesure à minima... Qui peut entendre cela ?

La forme énigmatique exprimée ici est volontaire. Face aux menaces qui s’annoncent, on attendait de nos élus des propositions à la hauteur des enjeux. On attend depuis 2002, puis 2003, 2004, 2005 et en 2006, on s’aperçoit qu’il n’y a rien à attendre.

L’étonnement d’hier est suivi de la déception d’aujourd’hui : Les élus ne savent pas que faire ou ne veulent pas changer leurs pratiques ! Il est vrai que cela suppose une volonté qui manque chez nos responsables, une capacité de dialogue qui fait plutôt défaut, des décisions collectives difficiles éloignées des solutions individuelles, des moyens financiers importants aujourd’hui dispersés ailleurs et un temps insuffisant pour se protéger avant la prochaine épreuve parce qu’on a déjà perdu trois ans à étudier...

Alors, à quoi bon proposer des solutions qui ne les intéressent pas ?

Jusqu’à la prochaine averse...

(Voir aussi : Crues et inondations de 2002 et 2003 dans :
ACTUALITES > Périodes récentes > Le XXIe siècle et Année 2006 - Février - Trois mauvaises nouvelles hydrauliques...,
HISTOIRE > Canaux
NATURE > Eaux)


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