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Radioactif toujours

Codolet (Gard). Lundi 12 septembre 2011 vers 11 h 45, un four de la SOCODEI explose près du site nucléaire de Marcoule à la Centraco (Centre de traitement et de conditionnement de déchets de faible activité), filiale d’EDF traitant des déchets radioactifs de faible et très faible activité à vie courte produits par les installations nucléaires et militaires, les laboratoires et les hôpitaux : emballages, gants, équipements de protection individuels, etc., pour diminuer leur volume.
Au rythme de 12 tonnes par jour, ils sont réduits par incinération pour les textiles (gants, surbottes, combinaisons de travail) et effluents liquides (solutions de lavage, huiles, solvants, concentrats), ou par fusion pour les métaux (fûts, vannes, pompes, outils en inox, en acier ou en métaux non ferreux).
Ainsi conditionnés en fûts métalliques blindés de 400 litres, ils sont expédiés en tant que déchets ultimes vers les centres de stockage définitif en surface sur un site de l’ANDRA.
Le Procureur de la République de Nîmes en charge de l’enquête a précisé que l’explosion s’est produite dans l’un des deux fours à induction électromagnétique de l’unité fusion après une intervention humaine suite à "des pannes diverses" la semaine précédente de l’accident et remis en route le matin même, pour atteindre 1 500 degrés, une température normale. Pour une raison qui reste à déterminer, "la fusion du métal ne s’est pas faite, ce qui aurait conduit un fondeur à intervenir à l’aide d’une barre à mine" sur le métal chauffé, intervention peu fréquente mais processus reconnu.
Quelques secondes après cette intervention l’explosion a eu lieu et le geyser de métal en fusion a tué le fondeur et fait quatre blessés graves parmi le personnel.
L’ASN et EDF affirment qu’il n’y a pas eu de dissémination de radioactivité ni de produits chimiques dans l’environnement.
Le CAN84 (Collectif Antinucléaire du Vaucluse) a mesuré les niveaux de radioactivité sur la région d’Avignon, Carpentras et Nîmes vers 15 h et relevé des niveaux quatre à sept fois supérieurs aux chiffres habituels, le Mistral soufflant vers Barbentane situé à 25 km de Codolet. Vers 22 h, les niveaux étaient revenus à la normale. Il faut espérer que les autorités ont dit la vérité, que le nuage s’est arrêté à la Durance, que les radionucléides rejetées dans l’air à cette occasion sont inoffensifs !
Car la radioactivité n’est pas éliminée par l’incinération mais est au contraire disséminée dans l’atmosphère pour partie, et concentrée pour le restant dans les cendres, les mâchefers, les filtres et les installations elles-mêmes… La SOCODEI est aussi autorisée à en rejeter toute l’année dans l’air et dans le Rhône : carbone 14 ; tritium ; iode 129 (qui met 15,7 millions d’années pour perdre la moitié de sa radioactivité !), émetteurs alpha, bêta et gamma…
Ces rejets se rajoutent à ceux des autres installations nucléaires de Marcoule, ou ceux provoqués en cas d’incident comme au Tricastin en juillet 2008 (La Socatri d’Areva vient d’être condamnée à payer 530 000 € pour déversement de 74 Kg d’uranium dans les eaux souterraines et de rivières ! Punition méritée, mais l’uranium écoulé irradie où en ce moment et pour combien de temps ?).
S’ajoutent aussi à ceux des usines chimiques voisines comme Expansia, Sanofi, Centrale EDF, incinérateur, etc., qui, additionnés à la pollution des véhicules de transports terrestres, maritimes et aériens, permet de mieux comprendre pourquoi les alertes pollution sont de plus en plus nombreuses par ici, y compris en octobre, et promettent un avenir radieux à la médecine…

Le 28 avril 2011 une tornade de niveau F5, puissance exceptionnelle, a dévasté l’Alabama, au Etats-Unis avec des vents tournoyant soufflant à plus de 300 km/h : 220 morts, 1700 blessés, la moitié du comte de Madison rayée de la carte. L’alimentation électrique des systèmes de pompage de la centrale nucléaire de Browns Ferry a volé en éclat. Le système a du passer sur des alimentations de secours, utilisant des groupes électrogènes.
Chance : la trajectoire de la tornade est passée en dehors de la piscine de stockage d’éléments combustibles ! Sinon toit arraché, eau aspirée, éléments combustibles usagés, radioactifs, emportés en altitude avec le dispositif de secours et dispersés à des dizaines de kilomètres de distance en laissant une centrale devenue folle....

L’année 2010 a été sans problèmes ou presque puisque plus de 1 000 incidents ont été recensés en France dans les installations nucléaires dont plus de 200 en Provence ! Et cela en fonctionnement quotidien « normal » hors accident ou catastrophe. Ils ont bien sûr engendré des contaminations régulières à faibles doses de l’eau des rivières et poissons, des nappes phréatiques, de l’air respiré, des terres et végétaux cultivés et de la chaîne alimentaire. Les travailleurs du nucléaire en sont les premières victimes. La contamination est telle que du plutonium (qui n’existe pas à l’état naturel sur terre) a même été relevé dans les rizières de Camargue. Le rayonnement français va pouvoir s’importer ailleurs…


Noël 2009 à Geugnon, AREVA a laissé un cadeau lumineux. De 1955 à 1980, l’usine Areva a produit 225 000 tonnes de déchets radioactifs puis fermée en les laissant dans les gravières environnantes comme un simple et banal déchet industriel. La Criirad écologiste révèle depuis 2007 une radioactivité excessive, y compris sous le parking du stade de la ville où Areva a déposé un stock sauvage non déclaré ! Le nucléaire étant une énergie propre et inoffensive, les habitants de la région n’ont aucun souci à se faire car dans 150 000 ans ces déchets auront perdu leur radioactivité grâce à Areva et aux promesses du Grenelle de l’Environnement…

Le Mercredi 2 décembre 2009, un incident à la centrale nucléaire de Cruas (07) entraîne l’arrêt du réacteur numéro 4. En cause, des débris végétaux charriés par le Rhône qui bouchent non seulement la prise d’eau alimentant le système de refroidissement du réacteur, mais aussi l’autre voie de secours d’alimentation en eau obstruée pour les mêmes raisons. L’incident classé au niveau 2 sur les 7 de l’échelle INES, n’a pas eu de conséquence autre que l’affolement des services de sécurité. Le réacteur a donc repris du service et élève son beau panache de fumée, évaporant pour se refroidir l’eau du Rhône polluée aux PCB qui retombent sur les environs au gré des humeurs des vents…

Le vendredi 6 novembre 2009, coup de semonce au Tricastin lorsque qu’une barre d’uranium se coince au cours d’un déchargement. Nouvel incident classé 1 sur 7 dans le niveau de gravité, après celui d’une chute de 15 mètres de deux pièces métalliques pesant deux tonnes chacune en mai 2009, faisant suite à un autre coup de barre en septembre 2008 sur le même réacteur, et au rejet accidentel d’uranium dans la nature en juillet 2008…

Octobre 2009. Miracle à Cadarache dans l’usine âgée de cinquante ans dont le démantèlement décidé en 1998 est prévue dès la prochaine averse… C’est là que les quarante boîtes à gants ou aquariums de deux à quatre mètres de côté, dans lesquels Areva mélangeait des poudres d’uranium et plutonium militaire pour fabriquer les pastilles réutilisées comme combustible dans les centrales nucléaires, ont créé la surprise à un niveau 2 de gravité. Le reste de poudre trouvé est plus abondant que prévu et ne peut tenir que du miracle… Il est donc décidé de déclarer ce lieu saint et d’organiser des visites de pèlerins à la centrale sacrée avec dégustation d’air irradié, bain d’eau radioactive et distribution de pastilles bénites. Chaque visiteur disposera ainsi sur son autel familial de la relique lui permettant de rayonner pendant des millénaires…

Juillet 2009. En 2030, la France devra gérer deux fois plus de déchets radioactifs qu’aujourd’hui dit l’Andra. Or, 1,153 million de m3 de déchets radioactifs sont présents sur le sol français à l’heure actuelle venant de l’industrie électronucléaire (62%), de la recherche et la défense (17% chacun), de l’industrie non électronucléaire (3%) et du médical (1%) avec un millier de producteurs. Leur durée de vie est :
- Courte : 69% de Faible et Moyenne Activité (FMA-VC), et 20,1% de Très Faible Activité (TFA)
- Longue : 7,2% de Faible Activité (FA-VL), 3,6% de Moyenne Activité (MA-VL), et 0,2% de Haute Activité (HA).
Ces déchets sont entreposés sur 1.121 sites de stockage en France :
- Déchets dits « historiques » immergés en Atlantique en 1967 et 1969, sur deux sites à plus de 4.000 mètres de profondeur, dans le Pacifique entre 1967 et 1982, dans d’anciens sites miniers (19 au total), dans des anciennes décharges (12 sites) et sous forme de buttes, remblais ou lagunes (8 sites) sans oublier 3 sites de la Polynésie française.
- Déchets plus « récents » stockés en surface dans les centres de l’Andra : 89.331 m3 à Morvilliers (10) et 735.278 m3 à Soulaines-Dhuys (10).
- Déchets entreposés sur leur site de production de La Hague, Marcoule et Cadarache : 41.757 m3 de déchets de Moyenne activité à vie longue et des 2.293 m3 de déchets de faible volume mais très Haute radioactivité - stockage prévue en profondeur à 500 mètres au laboratoire de Bure (55).
- Déchets en attente de stockage à faible profondeur (entre 15 et 200 mètres) entreposés sur 11 sites : 82.536 m3 de déchets de Faible Activité. D’ici 2030, il faudra stocker environ 2.250.000 m3 de déchets… Qui seront les heureux bénéficiaires ?

Juin 2009. Dernière folie ministérielle. Un arrêté des ministres de la santé, de la consommation et de la construction de mai 2009 autorise, par dérogation au code de la santé publique, que des matériaux et déchets radioactifs puissent être incorporés dans les produits de construction !
L’Autorité de Sureté Nucléaire avait pourtant donné un avis défavorable à cette façon dangereuse d’éliminer les déchets nucléaires dont on ne sait plus que faire.
Après avoir pollué les eaux, les airs, les sols…, et endormi avec le leurre du merveilleux Grenelle, il n’y avait pas de raison que l’urbanisation n’en profite pas…

Mai 2009. Mauvaise nouvelle : Le CEA de Cadarache demande à l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) une augmentation des autorisations de rejets d’effluents radioactifs gazeux dans l’atmosphère des villages de Saint-Paul-lez-Durance, Jouques, Ginasservis, Rians, Vinon-sur-Verdon, Beaumont–de-Pertuis, Corbières et Mirabeau. Le mégabecquerel vole allègrement dans cette région !
Le tritium est un gaz radioactif donc dangereux qui met 200 ans à disparaître totalement. Absorbé à travers la peau ou par inhalation, il se répand de façon égale dans les tissus mous, et à toute l’eau du corps pour le plus grand bonheur de l’industrie nucléaire qui hésite à le conserver au frais pendant tout ce temps dans la cave des directeurs et préfère le balancer sur les villages et gens du voisinage, contaminer des nappes phréatiques si précieuses, la rivière Durance et les cours d’eau mais avec l’accord des autorités et en respectant les normes décoratives…
Bonne nouvelle : M. Lovins, un libéral pur jus, président du Rocky Mountain Institute américain dit « que le nucléaire est une aberration économique qui empêche d’investir plus dans les secteurs de petites unités de production et de distribution d’énergie (co-génération, biomasse, petite hydraulique, réseaux électriques intelligents), bref il est inefficace énergétiquement. Il a servi à diffuser un coûteux chauffage électrique chez un quart des ménages français, obligeant la France a importé un tiers de son énergie, soit 8 Twh par an d’Allemagne, pour couvrir ses pics de consommation. »
Contrairement aux discours fumeux d’EDF, « il n’a réduit la facture pétrolière que d’un dixième depuis 1973, et ne produit que 18% de son énergie finale. Son indépendance énergétique n’est que de 6%, et elle importe tout son Uranium. La facture énergétique nucléaire atteint donc un record en 2008 : 80 milliards de dollars. Et, pour couronner le tout, la France émet plus de CO2 qu’au milieu des années 80… »
Il y a donc aussi des libéraux antinucléaires primaires…, en Amérique et dans 200 ans en France peut-être car, c’est nouveau depuis le Grenelle, le nucléaire est dit “durable” comme le développement !

Avril 2009. Dans un rapport de 500 pages, l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) fait état de la « sûreté de la filière électronucléaire et des installations de recherche » pour l’année 2008 en France, marquée par des évènements à fort retentissement médiatique. Fort bien dit, mais que vaut une sureté que les pollueurs surveillent eux-mêmes et que deviennent ouvriers ou braves voisins qui ont profité de 74 kg d’uranium naturel lâchés dans leur environnement, et de la rupture d’une canalisation enterrée rejetant des effluents uranifères liquides, par des industries dites propres !

Le 18 mars 2009, les décontamineurs d’AREVA traitent les tamis de l’entreprise Tembec de Tarascon qui ont affolé les compteurs Geiger de l’usine vauclusienne chargée d’en détruire les déchets.

Le 11 février 2009, sept mégabecquerels d’iode 131 radioactif a été rejetée dans l’atmosphère sur le site CEA de Cadarache, soit près de trois fois la limite mensuelle autorisée (2,5 mégabecquerels). Cela à cause d’un dispositif d’injection bouché, mais sans conséquence ni sur le personnel, ni sur l’environnement. La limite annuelle étant fixée à quinze mégabecquerels, l’atmosphère est priée de bien vouloir faire disparaître les résidus radioactifs par magie, comme d’habitude, car il est interdit qu’ils retombent sur l’environnement, la Durance, les voisins…

Janvier 2009, les labos EDF perdent leurs agréments, suspendus ou refusés par quatre Décisions de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), en date de décembre 2008. Ils ne doivent plus mesurer eux-mêmes les normes du rejet des 19 centrales nucléaires françaises pour cause de défaillance généralisée des mesures de rejets radioactifs liquides et gazeux dans l’environnement par leurs installations nucléaires !


Le passé d’avenir. Les arbres et donc les bois prélevés sur les zones françaises où le nuage de Tchernobyl n’aurait jamais passé indiquent que, 22 ans après, leur taux d’irradiation au césium 137 est toujours élevé. Tirés de ces forêts, les jouets en bois des enfants, les étagères de la bibliothèque, la table, le lit ou la fenêtre fabriqués par un brave menuisier ou notre bois de chauffage, ne peuvent pas mettre en danger permanent notre douillet intérieur protégé, puisque le nuage a été arrêté à la frontière et qu’au Triscastin, tout va très bien madame la marquise…

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