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Le GVain de Pisse Bourre

de Toronto et d’ailleurs

Les banquiers mondiaux à Pittsburgh ont eu la trouille de leur vie lorsqu’ils ont vu le Président monter sur un tabouret pour annoncer leurs punitions. Le vertige et la perte d’équilibre à un moment aussi crucial pouvaient être risqués. Finalement, le Président a été à la hauteur de leurs espérances.

Croissez et multipliez

La Liberté, l’Égalité et la Fraternité de tous sont en effet parfaitement respectées puisque les riches pourront continuer à accroître leurs richesses et les pauvres leurs pauvreté, les premiers pouvant protéger leurs biens et les seconds leurs guenilles. Au pays du bouclier fiscal, on ne pouvait attendre moins…
Bien sûr, les vilains bonus et les horribles paradis fiscaux, expressions caricaturales de la cupidité du marché, autorisés en France par la Gauche et relancés formidablement avec le mythe de la concurrence par la Droite, ont des contributions marginales à la crise actuelle, mais seront aussi étroitement surveillés que les Madoff…
Cela permettra au système financier fou de continuer à jouer avec l’argent des autres, sans règles contraignantes, sans limites à son pouvoir total loin des vrais entrepreneurs et producteurs : Exploiter les pauvres, la nature et toutes les ressources pour ratisser tout ce qui peut l’être avec un seul adage : "Profiter plein pot quand tout va bien, les états et les citoyens seront toujours là pour payer la casse quand la bulle explosera".
Les dirigeants de la planète financière ont d’ailleurs été formels sur les principes : "Maintien de l’ouverture et de la liberté des marchés, réaffirmation de ne pas élever d’obstacles aux investissements ou aux échanges de biens et de services ou d’en imposer de nouveaux" et "de ne pas recourir au protectionnisme financier, notamment par des mesures qui restreindraient les flux de capitaux à l’échelle mondiale".
Même la taxe Tobin devient facultative, à un taux ridiculement bas, et sera soumise à un accord impossible de l’ensemble des places boursières !
Elle est bien affichée mais mal barrée la tataxe…

Derrière la fable de ces deux verrues financières que sont les bonus et paradis fiscaux, les joueurs du marché libre ont réussi à leur faire endosser les causes de la situation et mis en oeuvre d’énormes pressions pour que rien ne change pour leurs petites et grandes affaires.
Et ils ont parfaitement réussi…

On a oublié quelques petits problèmes :

Banques courantes

Il y a les banques courantes qui gèrent les comptes de tout un chacun avec des sommes gigantesques mises ainsi à leur disposition. Elles peuvent donc prêter ces capitaux à ceux qui peuvent rembourser (sauf les cas de pratique abusive ayant provoqué une crise : subprime ou dette des ménages pauvres à qui l’on a fait croire qu’il suffisait d’emprunter – Discours Sarkozy 2007 proposant la même chose en France !).
Même si l’intérêt du capital est une anomalie inventée par les riches ou un racket bancaire trop communément accepté, son taux moyen, prime de risque comprise, permet une rentabilité très intéressante, sans rien faire, entre 7 et 8 %. C’est pourquoi les assurances, les supermarchés et les sociétés financières se lancent aussi dans la bancarisation de leurs activités, surtout que les découverts bancaires et incapacités de remboursement se multiplient avec des taux usuriers. Grâce à la crise, les banques reçoivent des capitaux de l’Etat ou de l’Europe à presque 0% d’intérêts sous prétexte de prêter aux entreprises à taux limités. Or, elles préfèrent le placer dans les produits financiers du CAC40.

Entreprises industrielles du CAC40

Derrière l’écran bancaire populaire, il y a l’arrière scène des entreprises industrielles du CAC40 qui utilisent la bourse pour produire des rendements entre 15 et 20 % en utilisant toutes les ficelles et failles du système ou les différences de taux et réglementation entre pays.
L’évocation de la protection nationale absente ou protectrice est un débat d’enfumeurs, qui cache un énorme jeu financier comparatif utilisant les différences de législation nationale, renforcé par l’informatisation financière mondialisée où le quart de seconde est le temps de réaction qui permet de gagner des millions avec un seul clic sur le clavier d’ordinateur.
Tant que les banques courantes seront privatisées, donc rechercheront uniquement le profit maximum, et autorisées à jouer en plus au casino boursier, la confusion des genres provoquera des crises régulières, car ces fondamentaux du marché ne vont pas changer.

Banques d’investissements

Enfin, les banques courantes ont aussi été autorisés à développer leurs départements d’investissements pour jouer dans le domaine des grands, celui de la finance de marché. Là, grâce à des techniques sophistiquées et des services adaptés semblables à des pratiques mafieuses, elles peuvent produire des rendements entre 40 et 50 % avec des montants qui se chiffrent en billions d’euros, niveau où les citoyens comptent pour du beurre quand ils ne gênent pas carrément.
Si ce mélange des genres entre banques courantes et d’investissements n’est pas arrêté, l’inefficience de la pseudo concurrence et l’absence de régulation des marchés financiers, dont on « découvre » une fois de plus les conséquences aggravées par la mondialisation et la libéralisation de ces dernières décennies, n’ont aucune chance d’améliorer la situation. Il ne s’agit pas de dysfonctionnements occasionnels du système en voie de réparation mais de l’abandon du pouvoir des Etats à une finance qui fait et impose son unique loi : le profit.
Le Titanic néolibéral peut alors poursuivre sa route malgré les écueils…
Jusqu’au jour où un grain de sable vient casser la mécanique et provoquer la catastrophe qui, comme c’est curieux, « oblige » nos gouvernants à sauver « la » finance sous prétexte de protéger l’économie et la société.

Fonds spéculatifs en Mars 2010

Notre grand président moralisateur nous a beaucoup fait rire à Davos : « le rentier qui l’emporte sur le travailleur », la « flambée des inégalités » et les « profits excessifs qui ne sont plus supportés »… Il avait déjà déclenché une franche hilarité en vantant en 2007 les subprimes qui allaient provoquer la plus grande crise financière l’an d’après…
Pendant ce temps, les fonds spéculatifs se régalent malgré ces fortes dénonciations. En 2009, sous la menace américaine de les déclarer pour essayer de les contrôler, ils ont filé vers les paradis fiscaux toujours aussi actifs et, n’étant pas déclarés, ils continuent à échapper à tous impôts pendant qu’on ne sait plus comment boucher les trous des dettes et ils cherchent en permanence les meilleurs profits sans aucun scrupule.
Justement, ils viennent de trouver à s’amuser avec les contrats d’assurance (CDS) d’un pays en difficulté suivant un mécanisme imparable : La Grèce doit emprunter de l’argent et elle est très endettée. Le taux de son contrat d’assurance était auparavant bas (1%), et les spéculateurs en ont acheté des tonnes non pour couvrir des risques auxquels ils ne sont pas exposés, mais uniquement par pari sur les difficultés grecques qui allaient provoquer la remontée des taux. Puis à l’annonce de ces difficultés, le taux quadruple et les spéculateurs revendent alors en encaissant au passage des milliards sans rien faire…
Après les Grecs, à qui le tour de la spéculation moralisée ?

Aller se faire encadrer !

Bien sûr, pour la galerie, il est prévu non pas de limiter ou supprimer mais seulement d’encadrer bonus et paradis fiscaux…
L’essentiel est donc sauf, on ne touche pas à la concurrence, au rendement « exigé » par les actionnaires, à la précarisation généralisée des citoyens, ni au bouclier fiscal.
Bref, à tout ce qui provoque déjà une terrible violence dans les relations humaines à tous les niveaux, qui déshumanisent les gens, brisent les solidarités, colérisent les esprits et poussent aux excès.
L’État peut y répondre par la répression tel un pouvoir marocain, pakistanais ou hondurien. Ou par un discours compatissant qui laisse pourrir les situations tout en continuant une politique idéologique inadaptée illustrant la collusion entre élites politiques et financières hurlant contre la folie du marché tout en laissant soigneusement intact le cadre qui l’autorise.
Tout va donc pouvoir continuer comme avant en attendant la prochaine crise.

« Il faut ramoliser le tapicalisme »

Comme chacun est concerné par le krach 2009 qui a vu 30 000 milliards de $ partir en fumée pour certains et tomber dans la poche d’autres qui les gardent bien au chaud, les internautes ont imaginé quelques propositions que nous soumettons aux hautes autorités chargées de la chose :
- Les paradis fiscaux sont désormais appelés « Lessiveuses dorées ».
- La peste bancaire est considérée comme une maladie non remboursée par l’État.
- L’information sur les bénéfices financiers et revenus patronaux est interdite pour cause de moral national et classée « secret des fonds ».
- Les agences bancaires courantes sont désormais appelées « Cupidum » et les banques d’investissements « Bordillum ».
- Cupidum et Bordillum ne font ni assurance ni commerce et vice-versa pour ne pas polluer des secteurs en voie de financiarisation rampante.
- Tout emprunteur doit se munir d’un masque protecteur antitoxique avant d’entrer dans une banque.
- Tout personnage lié à la profession bancaire doit arborer une étoile blanche marquée des mots « Par Dons » écrit en lettres d’or.
- Les présidents dérégulateurs du G20 ayant préparé la crise par volonté de ne rien voir ou laisser faire, portent en public œillères et bonnets d’âne tout le temps de celle-ci et leur groupe est appelé Gvain de Pisse Bourre.
- Toute richesse supérieure au seuil de tolérance est récupérée par l’Etat au bout de trois générations pour remplacer les impôts afin de financer les services publics et sociaux.
- En cas de graves difficultés bancaires, une journée de compassion publique est organisée autour du CAC 40 avec une soirée "Banquethon" au profit des enfers fiscaux.
- Chaque billet de banque porte la mention « Ne pas jeter sur la voie publique, objet nuisible ».
- Les riches sont encouragés à continuer de jouer en bourse, les pauvres au loto…

La mondialisation, ce prétexte national

Couramment utilisée suivant les circonstances pour justifier l’impossible :
- Les patrons des grosses entreprises nationales ont droit à un salaire élevé car ceux des entreprises internationales ont des revenus importants qui font concurrence et risquent de pousser nos dirigeants à partir à l’étranger !
- Les salariés français ont des salaires trop élevés car ceux des pays émergents ont des revenus dérisoires qui font concurrence et risquent de pousser nos dirigeants à délocaliser leurs activités ou acheter les produits à l’étranger !


Cicéron ce farceur !

➢ "Le budget devrait être équilibré, les finances publiques devraient être comblées, la dette publique devrait être réduite, l’arrogance de l’administration devrait être abolie et contrôlée, et l’aide aux pays étrangers devrait être diminuée de peur que Rome ne tombe en faillite. Les gens doivent encore apprendre à travailler, au lieu de vivre sur l’aide publique." Auteur : Cicéron en 55 avant Jésus Christ.
Moralité : la crise dure, au moins, depuis 2 065 années !

Mais il ne pouvait pas savoir qu’à l’ère du capitalisme des actionnaires, l’action des États serait détournée dans le sens des intérêts particuliers. Exemples :
- Le déficit de la Sécurité sociale doit être payé par les malades, celui des régimes de retraites obligent bien sûr à diminuer les avantages des retraités, les écoles publiques coûtent chers donc on doit réduire les postes d’enseignants, les hôpitaux publics sont trop dépensiers il faut donc fermer lits et services voire les structures et surtout augmenter les tarifs, l’indemnisation des chômeurs est hors de prix ils doivent donc travailler ou perdre des indemnités…
- Le déficit des banques est intolérable, la souffrance du banquier insupportable et la menace d’effondrement du système financier oblige l’Etat à venir en aide à ces malheureux !
- Voilà pourquoi il faut réduire les déficits précédents, sans quoi les coûts sociaux menacent l’aide aux banques…
Faire financer le capitalisme par les contribuables, donc par ses victimes, génial non !

Et il ne dit rien non plus sur le comment partager les 47 milliards € de bénéfices 2009 des entreprises françaises du CAC40 en trois parts suivant la règle nouvelle des trois tiers annoncée en 2009 par un Président très généreux ?
Naïvement, on peut calculer l’hypothétique 15,6666666666 milliards € aux actionnaires, autant aux salariés et même chose pour l’investissement !
C’est un beau rêve comme d’habitude quand on sait que pour réduire leur impôt à moins de 2%, les grassouillets du porte-feuille créent autant de holdings familiales que la loi française autorise en plus des boucliers protecteurs…
Qui oublie la nécessité absolue d’aider d’abord les actionnaires après la sale criiiiiiiiiiiiiiiiiiise pour qu’ils continuent à croire à la bourse, c’est donc 35 milliards (un beau 3/4) qu’on va leur laisser ! Le reste va servir à l’investissement "à l’étranger" et aux bonus, stock-options…
Le taux de chômage français vient d’ailleurs de franchir la barre de 10%, comme pour illustrer la moralisation boursière et financière en Sarkozye où la règle des trois tiers gagnants s’applique ainsi :
➢ Un gros tiers des profits est donné aux banquiers,
➢ Un énorme tiers est réservé aux stocks-options - bonus – retraites chapeaux – jetons de présence des dirigeants et grands patrons,
➢ Un tiers équitable de solidarité est laissé aux actionnaires et enfin, comme il doit toujours y avoir un perdant,
➢ Un dernier tiers provisionnel est envoyé aux artisans et salariés afin de financer les écoles, les transports, les hôpitaux, les policiers…
Vous avez dit quatre tiers, mais quand on aime l’argent, on ne compte pas ce qu’on prend aux autres ! Le prédateur n’a d’yeux que pour le paradis, fiscal, et seules les personnes critiques sur cette répartition sont déconnectés des réalités économiques naturelles au point de vouloir briser le rêve…


Mai 2010 : Le profit bancaire enfin sécurisé

Avant, on ne prêtait qu’aux riches et on donnait aux pauvres en prélevant l’impôt sur les riches.
Puis, on a donné aussi aux riches en baissant leurs impôts et ils n’ont plus voulu donner aux pauvres et ont joué leur argent dans les produits financiers des banques…
Alors, on a autorisé les banques à prêter aux pauvres à leurs risques et périls et les riches à jouer au casino. On a eu des produits toxiques puis la crise et il a fallu aider les banques pour sauver les riches en prenant aux pauvres…
Le dernier traité européen interdit à la banque centrale de prêter aux États pour que les banques le fassent à leur seul profit…
Justement, des Etats ont de grosses dettes et les prêts à gros intérêts vont bien aider les banques…
Oui, mais les États endettés risquent de ne pas pouvoir rembourser les banques, alors les banques ne prêtent plus, l’économie et les bourses plongent…
Les politiciens de service doivent donc trouver beaucoup d’argent (banque centrale comprise) pour les États en difficulté afin de rembourser d’abord les banques, ou de leur fournir des liquidités à petit intérêt, alors qu’elles ont été gavées jusqu’à plus soif, et rassurer les marchés. L’État s’endette encore plus et emprunte les liquidités aux banques à des taux de plus en plus élevés. Les populations vont alors être mises à la diète pour rembourser les dettes anciennes ou nouvelles et sauver le système d’exploitation bancaire…
L’enfumage va proclamer : Sauvetage de la Grèce, miracle européen, solidarité des 27, rassurer les marchés, tenir la finance, réduire l’endettement, alors qu’il s’agit simplement de continuer à gaver les banques et protéger les riches, tout en profitant de la dite crise pour imposer une austérité majeure à la majorité des petites gens !
Jusqu’à la prochaine crise, dans quelques mois…

Un ancien président américain ne partagait pas
l’enthousiasme bancaire délirant du nôtre !

Juin 2010 : La mascarade de Toronto

Le G20 de juin à Toronto et le G8, dit sommet des puissants qui ont laissé dériver le système économique international et déréguler les marchés financiers à l’origine de la crise actuelle et de la récession, va à nouveau aider le système en causant de plus grands déficits publics… Rien qu’en France, l’aide aux riches grâce aux niches fiscales, c’est 100 milliards € (intérêts d’emprunts compris bien sûr) de cadeaux pour les uns et autant de dettes à rembourser pourr les autres ! La rigueur sociale pour les salariés, retraités et chômeurs, la liberté pour les paradis fiscaux, encore plus de dérégulation pour le libre marché et les spéculateurs, encore moins de services publics dont les secteurs rentables sont privatisés !
Le Gvain ne l’est pas pour tout le monde et en plus, en ces temps de difficultés économiques, il aura coûté 1 000 000 000 € environ et, pour la France, le voyage du président et des 163 personnes accompagnatrices transportées, hébergées et restaurées n’a coûté que 1 145 000 € au budget français…

Novembre 2010, l’ONU à Cancún : Faire semblant
de changer le climat sans modifier le système.

Ils ont sauvé les apparences, pas le climat car les émissions mondiales de CO2 continue à augmenter de 3 % par an. Les États reconnaissent qu’il faut préserver la biodiversité et les droits des populations forestières, ou limiter la hausse globale des températures à 2° C, sans dire quand, et ont mis en place un fonds destiné à livrer les milliards dont les pays en développement ont besoin pour lutter contre les changements climatiques et la déforestation, sans décider qui va payer !
Le climat est prié de patienter en attendant Durban, en Afrique du Sud, dans un an !



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