Vous êtes ici : Hacked By Awad Sahar > Nouvelles du Japon > Journées 06 2011
Journées 06 2011

Monsieur HORI Jasuo, professeur japonais
à Simosinden Maebasi Gunma témoigne en
Espéranto de la situation douloureuse de son pays.
(Traduit en Français par Jean-Pierre SCHNEIDER)

* Les 24 Juin * 23 Juin * Les 16 Juin * 14 Juin *
* 11 Juin * 8 Juin * 2 Juin *

Maisons provisoires

Provizoraj domoj

Le 24 juin 2011
La 24 an de junio 2011
Dommages de la ville de Ishinomaki.

Selon une statistique, le nombre de morts de la ville d’Ishinomaki est de 3 025, et les disparus est de 2 770. Cependant le nombre exact de disparus, on ne le connaît pas encore. Le tsunami a frappé le quartier le plus populaire de la ville, et 18 500 maisons ont été complètement détruites, et 12 706 ont été à moitié ou partiellement détruites. Il y a 85 refuges pour 5 417 réfugiés (au 23 juin). Cette ville est la plus endommagée de cette catastrophe. Avant le tsunami, le nombre d’habitants était de 163 000, mais le maire de la ville dit que maintenant, le nombre d’habitants est de 140 000.

Une personne désespérée de 80 ans.

Le 22 juin, nous avons visité une famille qui loge dans une maison provisoire de la ville de Sendai. Dans cette maison habite un homme de 80 ans, sa femme, leur fils et leur fille. Cette femme est la sœur aînée de Madame Saitoo. Les maisons provisoires sont construites sur l’ancien parking de la maison de la cité. J’ai visité pour la première fois ces maisonnettes, quand a eu lieu le tremblement de terre de Köbé en 1995. Mais je n’ai pas eu l’occasion de visiter la ville sinistrée. La famille vivait dans une maison avec une cuisine, trois chambres et une salle de bain. La maison est équipée d’un réfrigérateur, une télévision, une machine à laver, une cuisinière à gaz, et d’un climatiseur. Ici on peut vivre avec sa famille, sans promiscuité avec des inconnus. Cette maison est trop petite pour 4 personnes, mais infiniment mieux que de vivre entassé en refuge. On peut y loger sans payer de loyer pendant 2 ans. Mais on doit subvenir à ses besoins. Dans les refuges, la ville distribue à manger trois fois par jour, alors qu’ici, on doit tout acheter. Le mari a 80 ans. Il est né, a grandi et a travaillé comme agriculteur, dans le village détruit par le tsunami. Ses champs ont été inondés, et sont maintenant couverts de boue et d’ordures. Et ils ont été salés, et donc ne conviennent pas à la plantation du riz.
« Personnellement, je ne peux pas nettoyer les champs. Je suis déjà allé les voir, mais je ne vais pas y retourner », dit-il. Il était agriculteur, et son gagne-pain était juste suffisant pour vivre. Il semble que son fils est le soutien de famille. Dans sa chambre, il y a une photo de femme. C’est la photo de sa fille de 51 ans qui est morte dans le tsunami. En compensation, il a reçu 5 millions de yens (50 000 €) du gouvernement pour ce décès. Il est maintenant sans ressources, et bientôt il devra dépendre de cette somme, et elle s’épuisera bientôt. La question est : ‘’Est-ce que ses champs deviendront cultivables dans les deux ans à venir ?’’ Et de plus, est-ce qu’il pourra acheter des machines et autres équipements nécessaires pour recommencer à cultiver ? Il a tout perdu : sa maison pour se loger et ses machines pour cultiver. Il a maintenant 80 ans, et il semble bien qu’il n’aura aucune chance de travailler à nouveau ses champs. Je me sentais très triste, en voyant ce paysan de bonne volonté, n’ayant rien à faire sauf s’asseoir dans sa petite chambre. Les habitants de ces maisons provisoires sont principalement de vieux cultivateurs, qui ont tous le même problème dans leur vie. Petite consolation : devant chaque maison, des pots où poussent des fleurs.
Damaĝo de la urbo Iŝinomaki.

Laŭ iu statistiko mortoj en la urbo Iŝinomaki estas 3 025 kaj malaperoj estas 2 770. Tamen la ĝustan nombron de malaperoj oni ankoraŭ ne scias. La cunamo atakis la plej homplenan kvartalon en la urbo, kaj 18 500 domoj estis tute detruitaj kaj 12 706 estis duone aŭ parte rompitaj. La nombro de rifuĝejoj estas 85 kaj rifuĝintoj estas 5 417 (ĝis la 23a de junio). Tiu urbo estas plej damaĝita en tiu katastrofo. Antaŭ la cumano la nombro de la loĝantoj estis 163 000, sed la urba respondeculo diras, ke eble la nuna loĝantoj estas 140 000.

Senespera 80-jarulo.

La 22an de junio, unue ni vizitis familion, kiu loĝas en la provizora domo en la urbo Sendai. En tiu domo loĝas 80-jara viro kaj lia edzino, iliaj filo kaj filino. Tiu edzino estas pliaĝa fratino de s-ino Saitoo. Provizoraj domoj staris en la eksa parkejo de la civitana halo de la urbo. Unuan fojon mi vizitis tiujn dometojn, ĉar kiam okazis la tertremego de Hanŝin en 1995, mi ne havis ŝancon viziti la urbon. La familio vivis en la domo kun kuirĉambro, tri ĉambroj kaj banejo. La domo estas ekipita per fridujo, televidilo, lavmaŝino, gasa fonelo, krimatizilo. Ĉi tie oni povas vivi kun siaj familianoj, ne ĉirkaŭate de fremdaj homoj. Tiu domo estas tro malgranda por 4 homoj, sed ege pli bona ol vivi amase en la rifuĝejo. Oni povas loĝi tie senpage dum 2 jaroj, sed oni devas mem vivteni. En la rifuĝejo la urbo donas manĝaĵojn trifoje, sed ĉi tie oni devas aĉeti ĉion. La edzo estas 80-jara. Li naskiĝis, kreskis kaj laboris en la vilaĝo detruita de la cunamo kiel terkulturisto. Liaj kampoj estis inunditaj de la cumano kaj nun kovritaj per koto kaj rubaĵoj. Kaj ili estas salitaj, do ne taŭgaj por rizplantoj.

“Persone mi ne povas purigi la kampojn. Antaŭe mi vizitis tiujn, sed lastatempe mi ne iras”, li diris. Li estis terkulturisto, tial lia asekurmono estas malgranda por vivteni sin. Ŝajnas, ke lia filo subtenas la familion.
En lia ĉambro estis montrita foto de virino. Ŝi estas lia 51-jara filino, kiu mortis en la cumano. Kontraŭ ŝia morto, li ricevis 5 milionojn da enoj (50 000 eŭroj) de la registaro kiel la kondolencan monon. Li nun estas senenspeza, do baldaŭ devos dependi de tiu mono, sed ĝi baldaŭ elĉerpiĝos. Demando estas, ĉu liaj kampoj fariĝos kultiveblaj dum la venontaj du jaroj, kaj krome ĉu li povos aĉeti maŝinojn kaj aliajn necesaĵojn por la kultivado ? Li perdis ĉion : domon por loĝi kaj maŝinojn por kultivi. Li jam estas 80-jara, do ŝajnas, ke li ne havos ŝancon denove labori en siaj kampoj. Mi sentis min tre malĝoja, vidante tiun diligentan terkulturiston havante nenion por fari krom sidi en la malgranda ĉambro. Loĝantoj en tiuj provizoraj domoj konsistas ĉefe el maljunaj terkulturistoj, tial ĉiuj havas saman problemon en sia vivo. Iom konsolige estas, ke antaŭ ĉiuj domoj estas florpotoj, el kiuj kreskas floroj.

Un chat abandonné

Forlasita kato

Devant la porte brune un chat assis.

Nous avons roulé le long du bord de mer. Partout, ce sont des paysages semblables. Des maisons endommagées se dressent sur des terrains déserts. Dans ces maisons, il reste des meubles et de la literie. Personne alentour sur de grandes étendues, sauf encore des fondations, sans signe de vie. Nous nous approchons d’une maison, qui était certainement grande et luxueuse. Devant la porte, il y a des boites de conserve vides. Ah ! C’est pour les chats ! J’ai regardé dans la maison, et il y avait là un chat noir et blanc. Il n’est pas maigre, donc le propriétaire, qui vit dans un refuge, revient régulièrement à la maison pour le nourrir. Sans cette précaution, le chat ne pourrait vivre, car sur la terre détruite, il n’y a rien de mangeable. Dans le refuge, on n’a pas le droit de s’occuper d’un chat ou d’un chien. Et en outre, les chats sont attachés à la maison, alors que les chiens sont attachés aux hommes.
Sur les deux cotés de la route s’étendent des champs détruits, tous blancs de sel, avec des ordures. Au loin, circulent sans cesse des camions-bennes et des bulldozers. Et plus loin encore, on peut voir des collines de détritus.
Nous sommes allés voir la maison des parents de Madame Saitoo. Déjà la boue était enlevée de la maison, et elle semblait réhabitable après quelques réparations. Mais la famille a décidé de la démolir. Ils peuvent faire cela sans aide financière de l’état ou du département. Madame Saitoo nous a montré la salle de bain : “C’est ici, entre les détritus, que l’on a retrouvé le mari. Auparavant, tout autour de la maison, il y avait beaucoup de tronc d’arbres, des pins qui poussaient en bord de mer, ce qui fait que la famille ne l’avait pas remarqué”.
Quand nous avons circulé autour de la maison, trois policiers s’approchèrent de nous. Ils recherchaient une petite fille qui avait disparu dans la région. “Nous avions déjà regardé tout autour, mais nous n’avons pas réussi à la trouver”. C’est ainsi que de nombreuses personnes ont disparu sans laisser de traces.
Antaŭ la bruna pordo staras kato.

Ni veturis laŭ la marbordo. Ĉie estas similaj pejzaĝoj. Staras difektitaj domoj sur la dezertitaj terenoj. En tiuj domoj restas mebroj kaj litaĵoj, sed sur la tero neniu restas krom dombazoj sen vivsigno. Ni alproksimiĝis al iu domo, kiu certe estis granda kaj luksa. Antaŭ la pordo estis malplenaj ladskatoloj. Aĥ, tiuj estas por katoj ! Mi rigardis en la domon, kaj tie sidis nigra kaj blanka kato. Ĝi ne estis maldika, do la posedanto, kiu vivas en la rifuĝejo, regule vizitas la domon kaj nutras ĝin. Sen tia zorgo, la kato ne povus vivi, ĉar sur la detruata tero ne troviĝas manĝeblaĵoj. En la rifuĝejo oni ne rajtas zorgi katon kaj hundon, kaj krome katoj amikas al la domo, dum hundoj amikas al homoj.
Ambaŭflanke de la vojo etendiĝas kampoj detruitaj kun rubaĵoj kaj blankaj per salo. Fore senĉese moviĝas ŝutkamionoj kaj buldozoj. Kaj pli fore vidiĝis montetoj da rubaĵoj.
Ni vizitis la domon de parencoj de s-ino Saitoo. Jam la koto estis forigita el la domo kaj ŝajne loĝebla post iom da riparado, sed la familo jam decidis malkonstrui la domon. Ili povas fari tion senpage subvenciite de la registaro aŭ la gubernio. S-ino Saitoo montris al ni la banejon : “Ĉi tie la edzo estis trovita inter la rubaĵoj. Antaŭe en kaj ĉirkaŭ la domo estis plene de trunkoj de pinarboj, kiuj kreskis laŭ la marbordo, do la familianoj ne rimarkis lin”.
Kiam ni promenadis ĉirkaŭ la domo, tri policanoj alproksimiĝis. Ili serĉis infaninon malaperintan en tiu distrikto. “Ni jam foje trarigardis la ĉirkaŭaĵon, sed ni ne povis trovi ŝin”. Tiamaniere multegaj homoj malaperis sen spuro.

Nous sommes allés en bord de mer. La grande digue était en partie détruite et les blocs de béton étaient dispersés. La digue était construite pour lutter contre les vagues à venir, mais cette fois-ci les vagues sont passées par dessus et elles ont détruit la digue quand elles sont retournées à la mer. Sur le sable il y avait trois photos d’une belle jeune fille. Elle avait fait ces photos pour les coller sur un document comme un passeport...
Est-ce qu’elle va bien ?
Notre dernier endroit était la piscine en bord de mer nommée : “Ara-hama”, où quelques enfants nageaient joyeusement. Quand le tsunami est arrivé, ils se sont sauvés jusqu’à l’école élémentaire voisine et ils ont été sauvés. Le long du bord de mer poussent des arbres et derrière eux s’étendait un quartier habité. Mais là il n’y a plus de maisons, mais des bulldozers. D’où venaient ces enfants ? Pourquoi nageaient-ils dans cette situation critique ? La mer était très belle et les cris des enfants faisaient des échos... Derrière eux s’étend maintenant le désert. Je me sentais comme dans un songe.
Le soir, j’ai passé plus d’une heure à la gare de Sendai. Il y avait ici de beaux magasins et des personnes bien habillées. Il y avait un magasin de vente de baguettes (les ‘’Hashi’’, en japonais, remplacent sur les tables au Japon, nos couverts). J’étais surpris de voir des baguettes à des prix supérieurs à 100 000 yens (1 000 €) ! Dans cette même ville certains vivent luxueusement comme avant, pendant que, dans les refuges, les sinistrés vivent misérablement et sans espoir. La guerre ici, avait tout détruit il y a 70 ans. Mais la catastrophe de cette fois-ci, a touché les agriculteurs pauvres et les pêcheurs. On peut facilement conclure, que tel est le sort de l’homme. Cependant, je ne comprends pas pourquoi ces braves et honnêtes hommes doivent souffrir.
(Fin)
Ni iris al la marbordo. La granda digo estis parte detruita kaj la betonaj blokoj estis disĵetitaj. La digo estis konstruita kontraŭ la venontaj ondegoj, sed ĉi-foje tiuj ondegoj transpasis la digon kaj ili detruis la digon, kiam ili revenis al la maro. Sur la sablo estis tri fotoj de bela junulino. Ŝi faris tiujn fotojn por alglui al iu dokumento kiel pasporto...
Ĉu ŝi fartas bone ?
Nia lasta loko estis marborda naĝejo nomata “Ara-hama”, kie kelkaj knaboj ĝoje naĝis. Kiam atakis la cumano, ili fuĝis al la najbara elementa lernejo kaj estis savitaj. Laŭ la marbordo kreskas pinarboj, kaj malantaŭ tiuj etendiĝis loĝkvartalo, sed tie troviĝis neniu lokano, krom buldozoj. De kie tiuj knaboj venis ? Kial ili naĝas en tiu kriza situacio ? La maro estas belega kaj krioj de la knaboj eĥis. Malantaŭ ili etendiĝas dezerto. Mi sentis min kvazaŭ mi sonĝus.
Vespere mi pasigis pli ol unu horon en la stacidomo de Sendai. Ĉie estis belaj vendejoj kaj bele vestitaj homoj. Estis manĝbastoneta vendejo. Mi surpriziĝis pro bastonetoj kun la prezo de pli ol 100 000 enojn (1 000 eŭroj). En la sama urbo iuj vivas lukse same kiel antaŭe, dum la suferantoj mizere kaj senespere vivas en la rifuĝejo. Milito ĉion detruis antaŭ 70 jaroj, sed ĉi-foja katastrofo trafis neriĉajn terkulturistojn kaj fiŝistojn. Oni povas facile konkludi, ke tia estas homa sorto, tamen mi ne komprenas, kial tiuj diligentaj kaj honestaj homoj devas suferi.
(Fino)


hôtel à Higashi-Macushima

Le 23 juin 2011
La 23 an de junio 2011
Les 21 et 22 juin, j’ai visité le département de Mijagi. Comme je parle de la tragédie des dommages dans les départements sinistrés, j’ai voulu voir de mes propres yeux, ce qu’il en est. Le 21 juin, Tezuka Takashi, habitant à Tagaĵoo, m’a emmené avec sa voiture avec Mesdames Sanpei Keiko et Saitoo Cume. Et le 22, Madame Saitoo m’a accompagné en voiture avec Madame Sampei. Grâce aux espérantistes, j’ai pu visiter divers locaux le long de la côte de l’Océan Pacifique.
La ville de Higashi-Macushima

Le 21 nous avons visité un hôtel à Higashi-Macushima, situé à 2-3 kilomètres du bord de mer. À cet endroit avait été organisé, il y a 3 ans, le congrès de Toohoku, et huit espérantistes français de Normandie y avaient participé. C’était un hôtel luxueux, mais maintenant il est complètement abandonné. Le hall d’entrée et toutes les chambres au rez-de-chaussée, sont complètement dévastées, meubles renversés, literies dispersées et équipements endommagés. Personne ne gardait l’immeuble, et si nous avons pu entrer, cela était très dangereux. Alors nous avons circulé autour du bâtiment. Derrière, se situaient des appartements de plain-pied, pour le personnel. Là aussi, les fenêtres et les chambres ont été détruites ; on voit les rideaux flotter au vent.
La 21an kaj la 22an de junio mi vizitis la gubernion Mijagi. Ĉar mi raportas la tragedion en la damaĝitaj gubernioj, mi volis vidi per miaj propraj okuloj, kia estas la damaĝoj. La 21an s-ro Tezuka Takaŝi, loĝanta en la urbo Tagaĵoo, akompanis min per sia aŭtomobilo kun s-inoj Sanpei Keiko kaj Saitoo Cume. Kaj la 22an s-ino Saitoo aŭtomobile akompanis min kun s-ino Sanpei. Dank’ al esperantistoj, mi povis viziti diversajn lokojn laŭ la marbordo de la Pacifika Oceano. _
La urbo Higaŝi-Macuŝima

La 21an ni vizitis hotelon en Higaŝi-Macuŝima, situantan 2-3 kilometrojn fore de la marbordo. En ĝi okazis Toohoku-Kongreso antaŭ 3 jaroj, en kiu partoprenis ok francaj esperantistoj el Normandio. Tiu estis tre luksa hotelo, sed nun estas tute dezertigita. La vestiblo kaj ĉiuj ĉambroj en la unua etaĝo estis en kaoso kun renversitaj mebroj, disĵetitaj litaĵoj kaj difektitaj ekipaĵoj. Neniu garids la konstruaĵon, do se ni povus eniri, sed tio estis tre danĝera. Tial ni ĉirkaŭiris la hotelkonstruaĵon. Malantaŭe estis unuetaĝaj apartamentoj de la laboristoj, kies fenestroj kaj ĉambroj estis detruitaj nur kun kurtenoj flirtantaj en la ventoj.

Gymnase à Higashi-Macushima

Près de l’hôtel il y avait le terrain de sports et le gymnase. Maintenant on a un peu réarrangé l’endroit, mais dans les coins se trouvent entassés par les vagues du tsunami, les troncs des pins de la forêt entremêlés d’automobiles qui se situaient entre la mer et l’hôtel. Sur le terrain de sports il y avait peut-être un terrain de football et un petit golf, mais tous deux sont transformés en plage de sable.
Nous avons mangé notre repas de midi assis sur les rochers devant l’hôtel,et nous avons vu de nombreux camions de chantier passer rapidement sur la route devant l’hôtel. Ils se dirigeaient vers une colline aux couleurs étranges qui à l’évidence était une colline de déchets. Nous nous sommes approchés et avons vu qu’il s’agissait de quatre collines, respectivement faites de bois, de bétons, d’appareils électriques, et d’habits. Près de la première colline étaient assis sur des bancs, des animaux en peluche.

Ces collines sont les premières que je voyais, mais ensuite nous en avons vu beaucoup de semblables en de nombreux endroits. Ces détritus sont appelés en Japonais “gareki”. Cela signifie déchets de construction, de béton, de bois. Un sinistré a écrit dans le journal, qu’il ne faut pas nommer ces déchets "gareki", car ils proviennent de maisons et de possessions auxquelles on était très attaché, mais pour moi ce sont de vrais déchets composés d’un mélange de détritus.
Cependant, ces poupées devant ces collines montent clairement que ce ne sont pas des déchets mais des souvenirs des sinistrés ou des disparus. Dans la ville de Higashi-Macushima 1 308 personnes sont mortes, 198 sont disparues, et de nombreux habitants souffrent, donc on ne peut recueillir cela comme des souvenirs. Les travailleurs de ce service de nettoyage peut-être souffrent de même, et de fait, ils ne peuvent laisser ces poupées parmi les ordures.

Apud la hotelo estis gimnastikejo kaj sportejo. Jam oni iom rearanĝis la enon sed ĉe la anguloj estis amasigitaj per ondegoj de la cunamo trunkoj de pinarboj, kiuj staris inter la maro kaj la hotelo, envolvinte aŭtomobilojn. En la sportejo eble estis piedpilkejo kaj etgolfejo, sed ambaŭ jam transformiĝis en la sablejojn.
Ni manĝis lunĉon, sidante sur ŝtono antaŭ la hotelkonstruaĵo, kaj vidis multajn ŝutkamionojn kuri sur la strato antaŭ la hotelo. Ili direktis sin al strangkolora monteto, kiu, en efektiveco, estis monteto de rubaĵoj. Ni proksimiĝis al ĝi kaj vidis, ke estas kvar montetoj, konsistantaj respektive el lignaĵoj, betonaĵoj, elektraj aparatoj kaj vestaĵoj. Apud la unu monteto sidis sur la benkoj remburitaj animalpupoj.

Tiuj montetoj estis la unuaj, kiujn mi vidis, sed poste mi vidis en multaj lokoj similajn montetojn. Tiujn rubaĵojn oni nomas en la japana lingvo “gareki”, kiu signifas brikaĵojn, betonaĵojn kaj lignaĵojn el detruitaj konstruaĵoj. Iu suferanto skribis en la ĵurnalo, ke oni ne nomu tiujn rubaĵojn kiel “gareki”, ĉar tiuj devenas de karaj domoj kaj posedaĵoj, sed por mi tiuj estis vere rubaĵoj konsistantaj el miksaĵoj de diversaj malpuraĵoj.
Tamen la pupoj antaŭ tiuj montetoj klare montriĝis ne rubaĵoj sed memoraĵoj de suferantoj aŭ mortintoj. En la urbo Higaŝi-Macuŝima mortis 1308, malaperis 198 kaj multaj suferas, do oni ne povis kolekti tiujn kiel memoraĵojn. Sed laboristoj en tiu rubaĵejo eble suferas same, tial ili ne povis forlasi tiujn pupojn inter la rubaĵojn.

La colline à déchets de Higashi-Macushima

Cependant, jusqu’à quand ces poupées vont être assises pour rencontrer leur propriétaire ? Ici se croisent les camions-benne et les bulldozers, il me semble ainsi, qu’en de nombreux endroits de grands tas d’ordures haut comme des arbres et des pylônes électriques sont déjà évacués. Cependant on aura encore besoin de beaucoup de temps pour évacuer les détritus des villages et des villes. Et aussi ce sera difficile de les enterrer ou de les brûler.

La ville de Ishinomaki

Ensuite nous sommes allés à la ville de Ishinomaki, et avons monté sur la colline Hijori-jama, d’où nous pouvions voir un panorama de tout le quartier du bord de la mer et du port. Pendant ce temps, nous avons été submergé par une mauvaise odeur de poisson pourri, mais elle n’était pas aussi forte que je l’avais envisagé. Cependant nous avons mis les masques.
Le paysage était désespérant. Il restait de grandes constructions, mais nulle part on ne trouvait la trace d’anciennes maisons. Nous sommes descendus à pied. Plus nous descendions, plus nous étions oppressés d’approcher l’horreur. Les maisons restantes, semblant intactes, étaient vides au rez-de-chaussée, et les rideaux flottaient au vent. Dans les chambres on pouvait voir des meubles renversés et des coussins éparpillés. Le tout mélangé à la saleté. Les routes étaient déjà sans ordures, mais à l’endroit où sont les maisons, il n’y a que de la terre aplanie avec des ordures.
Je n’ai vu personne, le quartier était désert sauf un salon de coiffure nommé “Sakura” ! L’on y voyait un coiffeur couper les cheveux à un client. J’ai presque pleuré d’émotion. Sur la porte il était simplement mentionné : "Réouverture".
Tamen ĝis kiam tiuj pupoj sidados por renkonti siajn mastrojn ? Ĉie moviĝis ŝutkamionoj kaj buldozoj, tial ŝajnis al mi, ke en multaj lokoj grandaj rubaĵoj kiel trunkoj kaj elektraj fostoj estas jam forigitaj. Tamen oni bezonos multegan tempon por forigi rubaĵojn el vilaĝoj kaj urboj, kaj ankaŭ estos malfacile forbruligi aŭ enterigi tiujn.

La urbo Iŝinomaki

Poste ni direktis sin al la urbo Iŝinomaki, kaj supreniris al la monteto Hijori-jama, de kie ni povis panorame vidi la tutan kvartalon apud la maro kaj la haveno. Dume atakis nin malbona odoro el putrintaj fiŝoj, sed tio ne estis tiel forta, kiel mi antaŭsupozis, tamen ni surportis maskon.
La pejzaĝo estis senesperiga. Restis grandaj konstruaĵoj, sed nenie troviĝis aliaj domoj. Ni piede subeniris. Ju pli malalte, des pli preme proksimiĝis la teruraĵoj. Domoj restantaj, ŝajne en bonordo, estis malplenaj en la unua etaĝo, kaj la kurtenoj flirtas en la ventoj. En la ĉambroj vidiĝis renversitaj mebroj kaj kusenoj. Ĉio miksiĝis malpure. Stratoj estis jam senrubaĵa, sed kie estis domoj, tie estis nur ebenaj teroj kun rubaĵoj.
Mi vidis neniujn lokanojn, la distrikto estis tute senhoma krom unu barbirejo nomata “Sakura”, en kiu mi vidis barbiron aranĝi harojn de unu kliento. Mi preskaŭ larmis pro emocio. Sur la pordo estis simpla anonco “Refunkciis”.

La colline à souvenir de Hijori-jama

Près de la route on voyait une caisse, dans laquelle se trouvaient des photos de grands parents et d’une petite fille. Déjà, les photos étaient ternies par l’eau de mer, mais je pouvais voir clairement leurs visages riants et heureux. Est-ce qu’ils ont été sauvés ? Il a commencé à pleuvoir. La caisse n’avait pas de couvercle, alors nous avons cherché des sacs en plastique dans les ordures et l’avons recouvert. À un autre endroit il y avait une autre caisse, dans laquelle il y avait un sac à dos rouge que possédait une fillette de 3ème année de l’école élémentaire selon le nom inscrit. Est-ce qu’elle va bien ?

Nous sommes allés à l’hôpital de la ville. Le 11 mars, quand est arrivé le tsunami, les malades et les employés se sont retrouvés isolés dans le bâtiment et sur le toit ils agitaient les mains en direction de l’hélicoptère pour demander de l’aide. Beaucoup ont réussi à atteindre le toit, mais il y a eu des personnes qui n’y sont pas parvenues et qui moururent. De même qu’à l’hôtel de Higashi-Macushima, le rez-de-chaussée a été complètement détruit, cependant la boue était déjà enlevée et nous avons pu voir un peu l’intérieur.
Enfin nous avons visité un temple. Il se dressait en bon ordre, mais ils ne restaient que les colonnes en bois et les toits. Il devait y avoir l’image de Bouddha sur l’autel entouré d’un ornement circulaire doré et des objets de cultes, mais il ne restait rien.
Dans la cour se dressait un grand ginko biloba et il semble bien qu’il n’ait pas souffert, mais en s’approchant j’ai trouvé que le bord de toutes les feuilles était devenu brun. Tous les arbres dans les zones inondées par le tsunami commencent à faner à cause de l’eau de mer. La même chose s’est produite dans ce temple. Près de la porte était tombée du piédestal la statue de Shinran, créateur de cette secte. Il s’est mis à pleuvoir fortement alors que le soir tombait. Avec le cœur bien triste nous sommes retournés en voiture jusqu’à Sendai.
(A suivre)

Apud la strato estis kesto, en kiu troviĝis fotoj de avino kaj nepino. Jam la fotoj estis nebulaj pro marakvo, sed mi povis klare vidi iliajn ridantajn, feliĉajn vizaĝojn. Ĉu ili estis savitaj ? Ekpluvis. La kesto ne havis kovrilon, tial ni serĉis plastajn sakojn el la ruboj kaj kovris ĝin. En alia loko estis alia kesto, en kiu estis ruĝa dorsosako, kiun posedis knabino en la 3a lernojaro en la elementa lernejo laŭ la nomo sur ĝi. Ĉu ŝi fartas bone ?

Ni plu iris al la urba hospitalo. La 11an de marto, kiam atakis la cunamo, pacientoj kaj la hospitalaj funkciuloj estis izolitaj en tiu konstruaĵo kaj sur la tegmento ili svingis la manojn al la helikoptero por peti la helpon. Multaj sukcesis atingi la tegmenton, sed troviĝis homoj, kiuj malsukcesis kaj mortis. Same kiel en la hotelo en Higaŝi-Macuŝima, la unua etaĝo estis tute detruita, tamen la koto estis jam forigita kaj ni povis rigardi la internon iomete.
Laste ni vizitis templon. Ĝi bonorde staris, sed restis nur lignaj kolonoj kaj la tegmentoj. Devis esti figuro de Budho en la altaro ĉirkaŭata de orkoloraj ornamaĵoj kaj budhismaj iloj, sed nenio restis.
Ĉe la korto staris granda ginkoarbo kaj ŝajne fartis bone, sed proksimiĝinte al ĝi mi trovis, ke rando de ĉiuj folioj fariĝis bruna. Ĉiuj arboj en la inunditaj lokoj de la cunamo ekvelkis pro marakvo. Samo okazis en tiu templo. Ĉe la pordo kuŝis figuro de Ŝinran, kreinto de tiu sekto, kiu falis de la piedestaro. Ekpluvis forte kaj vesperiĝis. Kun malĝoja koro ni hejmenveturis al la urbo Sendai.
(Daŭrigota)


Une grenouille sur une fleur d’’hidrangea’’(hortensia). Elle aussi est victime. Elle attend la pluie, mais elle ne sait pas que la pluie contient de la radioactivité de Fukushima.

Rano sur la hidrangea floro. Ankaŭ ĝi estas viktimo. Ĝi atendas pluvon, sed ĝi ne scias ke la pluvo enhavas radioaktivecon el Hukuŝima.

Le 16 juin 2011
La 16 an de junio 2011
Le problème nucléaire n’est pas du tout résolu. On déverse chaque jour beaucoup d’eau dans les réacteurs pour les refroidir. C’est pour cela qu’il y a une grande quantité d’eau radioactive. Est-ce que de nouveau, on va la rejeter dans la mer ? Cela n’est pas admissible. En ce moment, des français et des américains tentent de réduire la radioactivité de l’eau pour la réutiliser pour refroidir les réacteurs. Si on n’y parvient pas avant deux semaines l’eau va déborder des réacteurs. Pourquoi ces centrales ne sont pas équipés par de telles machines ? Le Japon possède de nombreuses centrales, mais n’a pas d’équipements contre les accidents. Incroyable situation !
Aujourd’hui, j’ai reçu une nouvelle très encourageante concernant le congrès d’Espéranto de Toohoku dans la région de Fukushima. Dans quatre provinces de la région de Toohoku il y a des clubs d’Espéranto, et ils organisaient un congrès chaque année dans leur région propre. L’an dernier on a décidé d’organiser le congrès les 23-24 octobre 2011 dans la ville de Fukushima. J’avais peur que cela ne se fasse pas, mais, selon un membre, le président de ’Rondo majo’ le club Espéranto de Fukushima, a l’intention d’organiser le congrès à Fukushima. Je ne fais pas partie de Toohoku, mais j’ai déjà quelques fois participé au congrès de cette région et je me sens à moitié de Toohoku. Donc, je participerai, mais est ce que nous viendrons nombreux ?

Extraits du journal des élèves
Je veux vous envoyer des articles pleins d’espoir, donc je vais traduire un article publié dans le journal ’Mainiĉi’ du 13 juin. Cela concerne le journal des élèves de l’école élémentaire et du collège de Jamada et Iwate, dans la région d’Oosawa. Peut-être par manque de salles de classes, les élèves de l’école élémentaire et du collège, travaillent ensemble dans le même bâtiment.

Le 11 mai

Deux mois sont passés depuis la catastrophe. Même maintenant, quand je me remémore ce moment, je tremble, mais la ville de maintenant est complètement différente de celle d’alors. Tous à présent marchent en avant. (Sasaki Ami, élève en 6ème année).

Le 12 mai

Depuis aujourd’hui nous pouvons nous baigner. Nous avons acheté, une très belle baignoire. J’étais heureuse de pouvoir me baigner. (Nakamura Momoka, élève en 5ème année).

Le 15 mai

Aujourd’hui, c’est la première fois, depuis la catastrophe, que j’ai reçu une leçon de piano. La salle de cours de piano est détruite, alors je jouais du piano à la maison. Je suis heureuse. (Ŝirano Niĵiho, élève en 6ème année).
* Je ne peux comprendre la situation, jouer du piano est une activité très appréciée des élèves.

Le 23 mai

Depuis aujourd’hui, les enseignants nous visiteront chez nous. Alors nous n’avons que quatre leçons. Le repas que nous mangeons chaque jour est gratuit et les menus sont variés. Je mange tout avec gratitude. (Nakamura Nao, élève au collège).
* Une à deux fois l’an, les enseignants visitent le logement de leurs élèves pour parler avec les parents et connaître les conditions d’hébergement.

Le 28 mai

Quand je suis revenu de la ville de Mijako à Jamado (ma ville) il manquait la lumière sur la route. Je me sentais inquiète. La lumière est très importante pour nous. Nous espérons, que bientôt l’électricité suffira pour alimenter l’éclairage des routes. (Kokubo Jukina, élève en 6ème année).

Le 31 mai

Aujourd’hui je suis revenu de bonne heure chez moi, car c’était les funérailles de mon grand père. Je n’ai pas pu voir son visage mais je lui ai dit adieu de tout cœur. Il travaillait au supermarché, qui est déjà réouvert, mais ma mère ne peut pas y retourner, car elle se rappellerait de lui et pleurerait. Je souhaite qu’elle redevienne aussi gaie qu’auparavant. (Ookaŭa Kaisei, élève en 1ère année au collège).

Le 1° juin

Aujourd’hui, c’était le jour de changement d’uniformes, mais toute la classe de 1ère s’est habillée de la même manière qu’auparavant, en vêtements de sports. Quelques 2ème et 3ème années ont aussi gardé les vêtements de sport, car ils ont perdu leur uniforme d’été pendant le tsunami. J’attends le jour, où tous pourront changer l’uniforme. (Nakamura Nao, élève en 1ère année au collège).
* Les élèves de collège sont souvent en uniforme. En juin, ils ont le droit de s’habiller plus légèrement, en chemise sans un épais uniforme.

Le 2 juin

J’ai visité la famille qui a pris soin de moi pendant quelques jours après la catastrophe, pour les remercier. (Hukuŝi Juuta, élève en 6ème année).

Le 5 juin

Un concours de judo a été organisé entre collégiens. Je n’ai pas pu bien m’entraîner en mars et en avril, c’est pourquoi je me suis beaucoup entraîné, mais j’ai échoué contre un 3ème année. J’ai beaucoup regretté cela. Dans une semaine, il y aura un autre concours de judo et alors là je veux gagner. (Ookaŭa Kaito, élève en 1ère année au collège).

Selon le journal, les élèves dans cette école ont commencé un journal tout de suite après la catastrophe. Il sera un souvenir et un rapport très précieux, non seulement pour eux, mais aussi pour leurs successeurs.

La nuklea problemo tute ne solviĝas. Oni enverŝas ĉiun tagon multe da akvo al la reaktoroj por malvarmigi tiujn, pro kio ekestas granda kvanto da radioaktiva akvo. Ĉu denove oni forĵetos tiun en la maron ? Tio ne estas permesebla. Nun francoj kaj usonanoj provas malpliradioaktivigi la akvon por reuzi ĝin por la malvarmigo de la reaktoroj. Se oni ne sukcesos en tiu provo, post du semajnoj akvo elfluos el la akvujoj. Kial tiuj centraloj ne estas ekpitaj per tiuj maŝinoj ? Japanio havas multajn centralojn, sed ĝi ne havas rimedojn kontraŭ akcidentoj. Ne kredebla afero !
Hodiaŭ mi ricevis tre kuraĝigan novaĵon : okazigo de Toohoku-Esperanto-Kongreso en Hukuŝima. En 4 gubernioj en la regiono Toohoku troviĝas Esperanto-kluboj, kaj ili vice okazigas Kongreson ĉiun jaron en sia gubernio. Lastan jaron oni decidis okazigi la kongreson la 23-24 an de oktobro en 2011 en la urbo Hukuŝima. Mi timis, ke ĝi ne okazos, sed laŭ iu membro la prezidanto de Rondo Majo, Esperanto-klubo en Hukuŝima, havas intencon organizi la kongreson. Mi ne apartenas al Toohoku, sed jam kelkajn fojojn mi partoprenas en la tiuregiona kongreso kaj mi sentas min duone Toohoku-ano. Do mi partoprenos, sed ĉu multaj venos ?

El Taglibro de lernantoj
Mi volas sendi al vi pli esperplenan artikolon, do mi tradukos artikolon aperintan en la ĵurnalo Mainiĉi la 13 an de junio. Ĝi temas pri taglibro de lernantoj en la elementa kaj meza lernejo Oosaŭa en la urbo Jamada, Iŭate. Eble pro manko de klasĉambroj, elementlernejanoj kaj mezlernejanoj kune lernas en unu konstruaĵo.

La 11 an de majo

Du monatoj pasis post la katastrofo. Eĉ nun, kiam mi rememoras tiun momenton, mi tremas, sed la nuna urbo estas tute malsama ol la tiama. Ĉiuj paŝas antaŭen nun. (Sasaki Ami, lernantino en la 6a lernojaro).

La 12 an de majo

Ekde hodiaŭ ni povas bani nin. Ni aĉetis novan, tre belan bankuvon. Mi estis feliĉa povi bani min. (Nakamura Momoka, lernantino en la 5a lernojaro).

La 15 an de majo

Hodiaŭ, unuan fojon post la katastrofo, mi ricevis piano-lecionon. Lerneja pianoĉambro estas detruita, tial mi ludis pianon hejme. Mi estis feliĉa. (Ŝirano Niĵiho, lernantino en la 6a lernojaro).
* Mi ne povas kompreni la situacion. Pianoludo estas tre ŝatata hobio de lernantinoj.

La 23 an de majo

Ekde hodiaŭ instruistoj vizitos nin en nia hejmo. Tial ni havis nur 4 lecionojn. Lunĉo, kiun ni manĝas ĉiun tagon, estas senpaga kaj la menuoj estas diversaj. Mi manĝas ĉion kun dankemo. (Nakamura Nao, lernantino en la 1a lernojaro en la mezlernejo).
* Unu, du fojojn jare instruistoj vizitas hejmon de siaj lernantoj por paroli kun gepatroj aŭ gvati la hejmon.

La 28 an de majo

Kiam mi revenis de la urbo Mijako al mia urbo Jamado, mankis lumo dum la vojo. Mi sentis min maltrankvila. Lumo estas tre valora por ni. Ni esperas, ke baldaŭ sufiĉos elektro por strataj lampoj. (Kokubo Jukina, lernantino en la 6a lernojaro).

La 31 an de majo

Hodiaŭ mi revenis hejmen frue de la lernejo, ĉar okazis funebro de mia avo. Mi ne povis vidi lian vizaĝon sed adiaŭis lin elkore. Li laboris en la superbazaro, kiu jam estas malferma, sed mia patrino ne povas viziti ĝin, ĉar ŝi rememoros lin kaj larmos. Mi deziras, ke ŝi fariĝu same gaja kiel antaŭe. (Ookaŭa Kaisei, lernanto en la 1a lernojaro de mezlernejo).

La 1 an de junio

Hodiaŭ estis la tago de uniformŝanĝo, sed ĉiuj 1a-lernojaruloj vestis sin same kiel antaŭe en sporta vesto. Ankaŭ kelkaj 2a- kaj 3a-lernojaruloj vestis sin en la sporta vesto, ĉar ili perdis sian someruniformon en la cunamo. Mi atendas la tagon, kiam ĉiuj povos surporti uniformon. (Nakamura Nao, lernantino en la 1a lernojaro de mezlernejo).
* Mezlernejanoj ofte surportas uniformon. En junio ili rajtas vesti sin malpeze en ĉemizo sen dika uniformo.

La 2 an de junio

Mi vizitis familion, kiu prizorgis min dum kelkaj tagoj post la katastrofo kaj dankis ilin. (Hukuŝi Juuta, lernanto en la 6a lernojaro).

La 5 an de junio

Ĵudo-konkurso okazis inter mezlernejanoj. Mi ne povis trejni min bone en marto kaj aprilo, tial poste mi multe ekzercis min, sed mi malvenkis kontraŭ la 3a-lernojarulo. Mi tre bedaŭras tion. Post unu semajno okazos alia ĵudo-konkurso, kaj tiam mi volas venki. (Ookaŭa Kaito, lernanto en la 1a lernojaro en mezlernejo).

Laŭ la ĵurnalo lernantoj en tiu lernejo komencis skribi taglibron tuj post la katastrofo. Ĝi estos tre valora memoro kaj raporto ne nur por ili, sed ankaŭ iliaj posteuloj.


Extrait de l’album du maire de Iitate / El albumo de la vilaĝestro de Iitate

(tiré de l’hebdomadaire Asahi du 3 juin) (el la gazeto Semajna Asahi, la 3 an de junio)
Le 14 juin 2011
La 14 an de junio 2011
Le nom de Iitate est devenu célèbre
Toutes les centrales nucléaires au Japon, son nommées à partir du nom du lieu géographique où elles se situent. Sauf pour Fukushima et Shimane. Exemple : la centrale Hamaoka se situe dans le département de Hamaoka, la centrale Onagawa dans la ville de Onagawa etc... Bien que la centrale Fukushima N°1 se situe dans les villes de Hutaba et Ookuma, elle n’a pas ces noms mais le nom de la région de Fukushima. En ce qui concerne cet accident, un autre village Iitate devient célèbre. Il aurait dû rester un tranquille village campagnard situé à l’extérieur de la zone de 30km de la centrale. Par malchance il se situe selon le sens des vents qui soufflent sur la centrale. A cause de cela, la radioactivité est devenue tellement forte dans ce village, que les autorités ont ordonnés que les habitants évacuent le village d’ici la fin du mois de mai. L’an dernier, ce village a fait paraître une annonce dans les journaux, précisant qu’il souhaitait recevoir des livres pour enfants (même usagés) pour sa bibliothèque, car il manquait un budget pour cela. De nombreux japonais, ma femme également, ont envoyé des livres à ce village. En retour, est arrivé une lettre de remerciements avec une documentation sur le village. Aujourd’hui, par hasard j’ai retrouvé cette lettre, que je vais traduire en la résumant.

Construire notre village de vie-’’madei’’.
Le maire Sugano Norio 64 ans.
Auparavant le Japon était le pays le plus sûr du monde, et tous pensaient, qu’ils avaient de la chance d’être nés dans ce pays. Cependant dernièrement il nous a semblé, que le Japon devient le pays le plus dangereux du monde. On dit, qu’il se trouve de nombreuses constructions qui facilement tomberont lors d’un tremblement de terre de force moyenne, que de nombreuses personnes vont mourir dans un accident d’un de ces trains rapides, des parents tueront des enfants etc... On trouvera certainement diverses causes pour ces affaires, mais en résumant nous pouvons conclure que l’idée : « plus efficacement, plus rapidement, plus richement » a provoqué ces malédictions.

Nombreux sont ceux qui étaient contre l’idée de « moins vite ».
Il y a cinq ans de cela, j’avais proposé un plan de 5 ans sur la base de l’idée « une vie plus lente », cependant, nombreux sont ceux qui étaient contre le mot « lent ». Pendant les 50 dernières années nous avons vécu sur la base de l’idée : « La rapidité est bien, et la lenteur est mal ». Bien plus, dans notre village « tranquille » cette idée a pris racine dans le cœur des villageois, alors ils réagissent tout de suite négativement à ma proposition.
Quand je réfléchissais à la manière de faire comprendre mon idée aux villageois, quelqu’un m’a dit : « Lentement ne signifie-t-il pas ’madei’ ? » ’Madei’ est un mot, que l’on utilisait souvent auparavant pour dire : « Si vous ne vous en occupez pas vos enfants ’madei’, vous aurez des difficultés plus tard » ou « Cette épouse ne travaille pas ’madei’, comme elle est méchante ! »
Ce mot ’madei’, vient du mot made (à deux mains), a pour signification ’valable’, ’avec soin’, ’lentement’, ’avec attention’, ’de tout cœur’, ’avec application’, très exactement : « faire cela à deux mains ». J’ai proposé : « une vie-’madei’ » à la place de : « une vie lente » et tous, tout de suite ont compris, quel but je poursuivais.

Projets pour une « vie-’madei’ »
Nous organisons un ’madei’-concours de tennis de table (ping-pong). Dans un concours de tennis de table, on tente de vaincre l’autre en l’écrasant. Mais dans notre tennis de table, on joue par paires, les parents, les enfants, les amis, aussi longtemps qu’ils peuvent jouer, renvoyant facilement les balles faciles. L’atmosphère de ce tennis de table est très familiale et très chaleureuse, bien différent de celui d’un concours de tennis de table conventionnel.
Le village donne 50 000 yens de bons valables seulement dans le village pour le troisième enfant et les suivants dans la famille jusqu’à la fin des cours au lycée.
Pour acheter le bus pour le lycée, nous avons émis des créances, non pas parce que le budget est insuffisant, mais pour que les villageois participent pour les enfants. Notre village est petit avec 6 500 habitants, mais je suis certain, que si nous marchons sur la base de cette vie-’madei’, nous pourrons aller de l’avant avec indépendance. De nombreux villageois essayent de vivre après cette épreuve, en étant uni à une plus grande ville, mais si nous essayons de vivre avec indépendance, les villageois peuvent vivre plus activement, plus en collaboration et plus fervents. Nous ne choisissons pas une voie facile, mais difficile, et cela donnera un enseignement et une éducation aux générations à venir. C’est l’époque maintenant pour l’humanisme, l’amitié et la vie-’madei’. Notre village Iitate deviendra certainement un ’’village brillant’’ pas après pas. (Fin)

Une tragédie a frappé notre village. Les photos de la première page ont été réalisées par ce maire. Toutes montrent le bonheur. Quand il avait 26 ans, il a acheté un appareil photo. Quand il est devenu maire de la cité, il a commencé à photographier les habitants. Maintenant ces habitants ont des problèmes à cause de l’accident nucléaire. Le 15 mai à commencé « l’évacuation planifiée ». Les éleveurs doivent abandonner leurs vaches dont ils prenaient soin comme si elles faisaient partie de la famille. Les agriculteurs se plaignent, car ils doivent arrêter leurs cultures. La radioactivité attaque dans leur corps les enfants et inquiète au plus profond, les parents. Le village qui n’a jamais tiré aucun avantage de la centrale nucléaire, maintenant souffre le martyr. Le maire a déclaré avec détermination le 15 mai, quand 10 familles quittèrent le village : « Je suis très triste. Nous avions comme but de faire de notre village le plus beau du Japon, mais maintenant notre village est devenu célèbre dans le monde pour tout autre chose. Pendant de nombreuses années nous avons protégé ce village, prenant soin de la plantation du riz et du fourrage contre les nombreuses périodes froides. Nous n’avons plus le choix pour faire fonctionner à nouveau les centrales nucléaires de Fukushima. Nous rejetons au loin tout cela. Je vais agir de toutes mes forces, pour que tous les villageois puissent revenir chez eux le plus tôt possible. »

Le 11 et 12 juin a eu lieu le 60ème congrès d’Espéranto de la région de Kantoo avec une participation de 126 espérantistes. Kantoo est la région qui comprend Tokyo et les provinces alentours. Pour ce congrès, nous avons invité Madame Nguyen Thi Phuong du Vietnam pour marquer le 60ème anniversaire de notre congrès et la perspective du 97ème congrès universel au Vietnam en 2012. J’ai peur que peu de personnes ne viendront à cause de la funèbre situation de la catastrophe, mais grâce à notre travail et au soutien des espérantistes le congrès a été une réussite.

Famiĝis la nomo Iitate
Ĉiuj nukleaj centraloj en Japanio havas sian nomon el la loka nomo krom Hukuŝima kaj Ŝimane, ekzemple la centralo Hamaoka situas en la distrikto Hamaoka, la centralo Onagaŭa en la urbo Onagaŭa ktp. Kvankam la centralo Hukuŝima n-ro 1 situas en la urboj Hutaba kaj Ookuma, ĝi ne havas tiujn nomojn, sed la guberninomon de Hukuŝima. Rilate al tiu akcidento ankaŭ alia vilaĝo Iitate fariĝas fama. Ĝi devus esti trankvila kampara vilaĝo situanta ekster 30-kilometra zono de la centralo, sed malbonŝance ĝi situas laŭ la vojo de la ventoj, kiuj flugas de la centralo. Pro tio radioaktiveco fariĝis tiel forta en tiu vilaĝo, ke la registaro ordonis, ke la vilaĝanoj evakuu la vilaĝon ĝis la fino de majo. En la lasta jaro tiu vilaĝo aperigis en ĵurnaloj anoncon, ke ĝi volas ricevi uzitajn infanlibrojn por sia biblioteko, ĉar mankas buĝeto por tio. Mulaj japanoj, kaj ankaŭ mia edzino, sendis librojn al la vilaĝo. Poste venis dankletero kun la informo pri la vilaĝo. Hodiaŭ hazarde mi trovis tiun leteron, kiun mi resume tradukos.

Konstruu nian vilaĝon de Madei-vivo
La vilaĝestro Sugano Norio (64-jara)
Antaŭe Japanio estis la plej sekura lando en la mondo, kaj ĉiuj opiniis, ke ili estas feliĉaj, naskiĝinte en tiu ĉi lando. Tamen lastatempe ŝajnas al ni, ke Japanio fariĝas la plej malsekura lando en la mondo. Oni diras, ke troviĝas multaj konstruaĵoj, kiuj falos facile en ne tiel forta tertremo, multaj mortis en la akcidento de tro rapida trajno, gepatroj mortigas infanojn, ktp. Certe troviĝas diversaj kialoj por tiuj aferoj, sed resume ni povas konkludi, ke la ideo “pli efike, pli rapide kaj pli riĉe” kaŭzis ĉiujn malbonaĵojn.

Multaj kontraŭis la ideon “malrapide”
5 jarojn antaŭe mi proponis 5-jaran planon surbaze de la ideo “malrapida vivo”, tamen multaj kontraŭis la vorton “malrapida”. Dum la pasintaj 50 jaroj ni vivis surbaze de la ideo “Rapideco estas bona kaj malrapideco estas malbona”. Eĉ en nia “malrapida” vilaĝo tiu ideo radikiĝis profunde en la koro de la vilaĝanoj, tial ili tuj reagis negative al mia propono.
Kiam mi cerbumis, kiamaniere mi komprenigas mian ideon al la vilaĝanoj, iu diris al mi : “Ĉu ‘malrapida’ ne signifas ‘madei’ ?” Madei estas vorto, kiun oni ofte uzis antaŭe kiel “Se vi ne prizorgas vian gefilojn “madei”, vi havos malfacilon poste” aŭ “Tiu edzino ne laboras madei, kiel malbona ŝi estas !” Tiu vorto “madei”, devenante de la vorto made (ambaŭmane), havas signifon “valore”, “zorgeme”, “malrapide”, “atenteme”, “kore”, “diligente”, t.e “fari ĉion per ambaŭmane”. Mi proponis “madei-vivon” anstataŭ “malrapida vivo” kaj ĉiuj tuj komprenis, kion mi celis.

Projektoj por “madei-vivo”
Ni organizas madei-tablotenisan konkurson. En la ordinara tabloteniso oni provas venki la alian per forta frakasbato. Sed en nia tabloteniso geedzoj, geknaboj, geamikoj pare konkursas, kiel longe ili povas ludi, redonante facile redoneblajn pilkojn. La atmosfero de tiu tabloteniso estas tre familia kaj tre varma, malsame ol tiu de ordinara tablotenisa konkurso.
La vilaĝo donas 50 000 enojn da kupono valida nur en la vilaĝo por la tria kaj pli postaj infanoj en la familio ĝis tiuj finos la kurson de mezlernejo.
Por aĉeti buson por la mezlernejo ni emisiis kreditoraĵojn, ne pro tio, ke mankas buĝeto, sed pro tio, ke vilaĝanoj kunlaboru por infanoj.
Nia vilaĝo estas malgranda kun 6 500 vilaĝanoj, sed mi estas certa, ke se ni paŝas surbaze de tiu madei-vivo, ni povos antaŭeniri sendepende. Multaj vilaĝoj provas postvivi, kuniginte sin kun pli granda urbo, sed se ni provas vivi sendepende, vilaĝanoj povas vivi pli vigle, pli kunlabore kaj pli fervore. Ni ne elektu facilan vojon sed malfacilan, kaj tio donos instruon kaj edukadon al la venontaj generaciuloj. Nun estas la epoko por homamo, amikeco kaj madei-vivo. Nia vilaĝo Iitate certe fariĝas “brilanta vilaĝo” paŝon post paŝo. (Fino)

Tragedio atakis la vilaĝon
La fotoj en la unua paĝo estas fotitaj de tiu vilaĝestro. Ĉiuj estis feliĉaj. Kiam li estis 26-jara, li akiris fotilon. Kiam li fariĝis estro de la vilaĝa civitana halo, li komencis foti vilaĝanojn. Nun tiuj vilaĝanoj havas malfacilon pro la nuklea akcidento. La 15 an de majo komenciĝis “planita evakuo”. Laktofabrikistoj devas forlasi bovinojn, kiujn ili prizorgis kiel siajn familianojn. Terkulturistoj ĝemas, ĉar ili devas ĉesi kultivadon. Infanojn atakas korpe radioaktiveco kaj kore maltrankvilo de la gepatroj. La vilaĝo, kiu neniun profiton ricevis de la nuklea centralo, nun suferegas.
La vilaĝestro decide deklaris la 15an de majo, kiam 10 familioj forlasis la vilaĝon : “Mi estas tre malĝoja. Ni celis igi nian vilaĝon la plej bela vilaĝo en Japanio, sed nun nia vilaĝo fariĝis alisignife fama en la mondo. Dum multaj jaroj ni protektis tiun vilaĝon, zorgante rizplantojn kaj brutaron kontraŭ multfojaj malvarmaj klimatoj. Ni ne plu havas elekton refunkciigi nukleajn centralojn en Hukuŝima. Ni forĵetu tiujn. Mi strebas per mia tuta forto por ke ĉiuj vilaĝanoj povu reveni hejmen plej frue”.

La 11-12 an de junio okazis la 60a Esperanto-Kongreso de la regiono Kantoo kun la partopreno de 126 esperantistoj. Kantoo estas la regiono, kiu inkludas Tokion kaj la ĉirkaŭajn guberniojn. Por tiu ĉi kongreso ni invitis f-inon Nguyen Thi Phuong el Vjetnamio por marki la 60a datrevenon de nia kongreso kaj la okazigon de la 97a UK en Vjetnamio en 2012. Mi timis, ke malmultaj homoj venos pro la funebra etoso de la katastrofo, sed dank al nia klopodo kaj la subteno de esperantistoj la kongreso sukcesis.


Le noir et le blanc sont des couleurs funèbres. Est-ce que la nature aussi est en deuil ? Nigro kaj blanko estas funebraj koloroj. Ĉu ankaŭ la naturo funebras ?
Le 11 juin 2011
La 11 an de junio 2011
8000 personnes sont encore disparus
Trois mois sont passés, mais encore 8 000 personnes sont disparues. Lors du typhon du golfe Ise en 1959, 401 personnes étaient portées disparues et lors du tremblement de Hanshin en 1995, 3 disparus. Cette fois ci, c’est incroyable que de si nombreuses personnes sont disparues.
Dans trois provinces, encore 2 000 policiers continuent les recherches, mais ils ne trouvent chaque jours qu’environs dix cadavres. De nombreuses victimes ont été emportées par la mer, il est donc d’autant plus difficile de les retrouver. Un autre problème est de reconnaître les cadavres déjà beaucoup endommagés. Jusqu’à maintenant 86% sont identifiés, mais déjà plus de 2 000 ne le sont pas. On fait des démarches pour identifier les cadavres à partir de l’ADN et la dentition, mais on est encore débordé. Quand les personnes disparaissent subitement et sans traces, on ne peut pas constater leur mort. Les survivants doivent vivre obsédés par les images des disparus. Sans les cendres on ne peut pas organiser de funérailles.

Nous cherchons encore grand mère
Monsieur Abe Taketo 21ans habitant la ville de Ishinomaki :
Le 11mars, moi et mon frère nous nous hâtions de rentrer à la maison, mais nous ne l’avons pas atteint avant quelques jours, à cause de tout ce qui a été détruit. À la maison devaient se trouver mes parents et ma grand mère. Le cadavre de notre mère a été trouvé à proximité de la maison fin mars, mais quand nous l’avons vu la première fois, nous pensions que ce n’était pas notre mère, car elle était sans habits dans l’eau. Ensuite nous avons reconnu sa chaîne de cou. Notre père a été trouvé mi-avril. Il avait dans la poche son permis de conduire. Nous les avons fait incinérer tous les deux et confier leurs cendres au temple. Cependant notre grand-mère n’a pas été retrouvée. Nous voulions avoir les funérailles ensemble, mais ce ne sera pas possible. Le 11 juin trois mois après la catastrophe, en cessant de chercher notre grand-mère, je pourrai commencer à prendre du recul.
(Le 10 juin, dans le journal Asahi)

Je veux avoir les cendres de ma mère chez moi
Monsieur Ŝiga Kunio 67ans, habitant le village de Kacurao, Fukushima :
Nous avons évacué le village le 14 mars. Ma mère âgée de 88 ans a été logée dans une maison de retraite, mais elle est morte le 23 mai. Je l’ai fait incinérer et ai fait un simulacre de cérémonie de funérailles, sans la présence d’un bonze, mais seulement avec ma famille, c’est pourquoi elle n’a pas reçu de nom posthume.
La tombe de ma famille se situe dans le rayon de 20 km de la centrale nucléaire, ce qui fait que je ne peut pas y mettre les cendres. Nous n’avons pas le droit de mettre les cendres dans le centre de réfugiés, alors je les ai placées sur l’autel dans ma maison, quand je suis revenu quelques temps chez moi. Ma mère est morte à cause de l’accident nucléaire, et maintenant je vis seul. Vers qui vais-je diriger ma grande colère ? Je veux le plus tôt possible, loger dans ma maison provisoire pour mettre ses cendres chez moi.
(Le 10 juin, dans le journal Asahi).

Est-ce que les hommes pourrons présenter les documents nécessaires ?
Ma mère est morte le 19 mai. Ensuite j’ai dû faire diverses démarches : recevoir une attestation de sa mort, une permission de crémation et d’enterrement, des documents concernant les assurances et comptes en banque, arrêter l’abonnement de télévision, gaz, électricité, téléphone..., etc. Si on ne fait pas ces démarches, les organismes vont continuer à réclamer les échéances et l’assurance ne payera pas. Toutefois pour cela :
1. Les personnes responsables doivent être vivantes.
2. Quand elles sont mortes, les membres de leurs familles peuvent les remplacer. Mais il faut aussi qu’elles soient vivantes.
3. Ils doivent attester, que leurs parents sont maintenant morts, mais de quelle manière peut-on attester de la mort de disparus ?
4. Ils doivent posséder divers documents, exemple : au sujet de leurs maisons et automobiles, et principalement le sceau familial enregistré, indispensable pour les documents importants.
5. La mairie doit être en état de fonctionner.
Cependant nombreux sont les morts. De nombreux parents sont morts, laissant leurs jeunes enfants seuls. Le tsunami a détruit tous les avoirs. Les services de nombreuses villes ne fonctionnent encore pas bien.
Le ministère de la justice a simplifié la procédure pour les disparus, ils resteront éternellement dans le registre.
Les problèmes deviennent plus sérieux.

Ankoraŭ 8000 estas malaperintaj
Tri monatoj pasis, sed ankoraŭ 8 000 homoj estas malaperintaj. En la tajfuno de la golfo Ise en 1959 401 homoj estis malaperintaj kaj en la tertremego de Hanŝin en 1995 tri. Tiun ĉi fojon ne kredeble multaj homoj estos malaperintaj. Nun du mil policanoj daŭrigas la serĉadon en tri gubernioj, sed ĉiun tagon ili trovas nur ĉirkaŭ dek kadavrojn. Multaj estis forprenitaj en la maron, do estas des pli malfacile trovi tiujn.
Alia problemo estas malfacila rekono de tiuj kadavroj jam multe damaĝitaj. Ĝis nun 86% estas rekonataj, sed jam 2 000 estas sennome lasitaj. Oni klopodas identigi kadavrojn per DNA kaj dentoj, sed troviĝas tro multaj mortintoj. Kiam homoj malaperas subite kaj sensupure, oni ne povas konstati ilian morton. Ili devas vivi obsedate de bildoj de malaperintoj. Sen cindro oni ne povas okazigi funebran ceremonion.

Ni ankoraŭ serĉas avinon
S-ro Abe Taketo 21-jara, loĝanta en la urbo Iŝinomaki :
La 11an de marto mi kaj mia frato hastis al nia hejmo, sed ni ne povis atingi ĝin dum kelkaj tagoj pro grandkvanto da detruitaĵoj. En la hejmo devis esti miaj gepatroj kaj avino. Kadavro de nia patrino estis trovita proksime de la hejmo fine de marto, sed kiam ni vidis ĝin unuan fojon, ni ne opiniis, ke tiu estas nia patrino, ĉar tiu estis senvestita en la ondoj. Poste ni rekonis ŝin per la kolĉeno. Nia patro estis trovita en la mezo de aprilo. Li havis stiradkvalifikilon en la poŝo. Ni kremaciigis niajn gepatrojn kaj konfidis la cindron al la templo. Tamen nia avino ne estas trovita. Ni volas havi iliajn funebrojn kune, sed tio estos ne ebla. Mi povos komenci antaŭenpaŝi la 11an de junio, tri monatojn post la katastrofo, ĉesinte la serĉadon de nia avino.
(la 10 an de junio, la ĵurnalo Asahi)

Mi volas havi cindron de mia patrino ĉe mi
S-ro Ŝiga Kunio 67-jara, loĝanta en la vilaĝo Kacurao, Hukuŝima :
Ni evakuis la vilaĝon la 14 an de marto. Mia patrino 88-jara ekloĝis en maljunulejo, sed la 23 an de majo mortis. Mi kremaciigis ŝin kaj faris ŝajnan funebran ceremonion, sed tion ni faris senbonze nur inter miaj familianoj, tial ŝi ne ricevis postmortan nomon. Mia familia tombo estas en la radiuso de 20 kilometroj de la nuklea centralo, tial mi ne povas meti la cindron en ĝin. Ni ne rajtas meti la cindron en la rifuĝejo, tial mi lasis ĝin en la altaro de mia domo, kiam mi portempe revenis al ĝi. Mia patrino mortis pro la nuklea akcidento, kaj nun mi vivas sola. Al kiu mi direktu mian koleregon ? Mi volas plej frue loĝi en la provizora domo por meti ŝian cindron ĉe mi.
(la 10 an de junio, la ĵurnalo Asahi)

Ĉu homoj povos prezenti necesajn dokumentojn ?
Mia patrino mortis la 19 an de majo. Poste mi devas fari diversajn aferojn : ricevi atestilon de ŝia morto, permesilon pri kremacio kaj enterigo, prezenti dokumentojn pri asekuroj kaj bankkajeroj, ĉesigi pagon por televido, gaso, elektro, telefono ktp. Se oni ne solvos tiujn aferojn, kompanioj plu postulos la pagon por tiuj servoj kaj ne donos asekuran monon. Tamen por tio,
1. Respondecaj homoj devas esti vivaj.
2. Kiam ili mortis, iliaj familianoj povas anstataŭi ilin, sed ankaŭ tiuj devas esti vivaj.
3. Ili devas atesti, ke iliaj familianoj jam mortis, sed kiamaniere oni povas atesti la morton de malaperintoj ?
4. Ili devas posedi diversajn dokumentojn, ekzemple pri siaj domo kaj aŭtomobiloj, kaj precipe la registritan familian stampon necesan por gravaj dokumentoj.
5. La urba oficejo devas funkcii.

Tamen multaj mortis. Multaj gepatroj mortis, postlasinte siajn junajn gefilojn. Per la cunamo ĉiuj posedaĵoj perdiĝis. Multaj urboj ne bone funkcias.
La ministerio pri justico simpligis la procedon pri morto de malaperintoj, sed povos okazi, ke malaperintoj eterne vivos en la registro. Problemoj pli serioziĝas.


Le 8 juin 2011
La 08 an de junio 2011
(Image ci-dessus) Ma mère, ma sœur et moi devant la tombe de mon père, octobre 2008

Dons de ma mère aux sinistrés
Ma mère 93 ans, logeait seule après la mort de mon père, le 19 mai. Sa maison est plus neuve et grande, alors j’ai décidé de déménager dans sa maison. Le problème était : de quelle manière se séparer des choses superflues.
J’ai pensé donner ces choses aux sinistrés de la région Toohoku. J’ai téléphoné à une de mes connaissances militant du Parti Communiste Japonais. Il est venu me rendre visite tout de suite avec sa femme, qui a noté, ce que nous pouvons donner. Elle a téléphoné à la filiale du parti communiste de la ville de Iwanuma dans la province de Mijagi pour savoir, ce dont on a besoin, et avant hier 5 femmes sont venues chez moi, avec un camion et ont emballé de la vaisselle, des casseroles, couteaux, ordinateurs, four, habits, couvertures, etc... Et hier 5 hommes sont venus avec un camion pour emporter réfrigérateur, machine à laver, et d’autres choses déjà emballées. Aujourd’hui toutes ces choses étaient transportées à Iŭanuma. Depuis le commencement, le parti communiste Japonais collecte de l’argent et envoie des sauveteurs dans les régions sinistrées. Dans ma région déjà un certain nombres sont allés à cette ville pour aider les habitants. Je sais cela par l’intermédiaire des responsables de mon parti. Mais cette fois, un travail rapide et efficace des adhérents fut une surprise. Ma mère est heureuse de pouvoir aider les sinistrés de cette manière. Moi aussi, et j’ai entendu les nombreux remerciements pour le chargement, quand ils sont partis. J’ai senti comme si mes parents, avaient une deuxième vie dans cette ville.
Ma mère était en très bonne santé, et j’ai pu librement agir pour l’espéranto, en voyageant dans divers pays. Elle avait appris l’Espéranto quand elle était jeune avec mon père. Elle aimait beaucoup le français et l’a même étudié en France. Quand elle a eu 89 ans, elle a recommencé à apprendre l’Espéranto au moyen d’un cours par correspondance sur mes recommandations. Elle comprend bien mon action et fut mère idéale pour moi.

Une odeur désagréable
Bientôt viendra la chaleur et l’été humide japonais. L’électricité manquera, et on réfléchit de quelle manière nous allons passer l’été sans climatiseur. Mais dans les régions sinistrées, d’autres problèmes plus sérieux sont à résoudre.
Dans l’entreprise Nishidate-reizoo, une entreprise de congélation, on vient de jeter les poissons putrides et on s’active maintenant à refaire fonctionner les chambres froides. Le tsunami a endommagé toutes les installations et machines remises à neuf il y a deux ans. 700 tonnes de *sairas* ? et de seiches étaient perdues. (selon le journal Asahi du 20 mai)
Au long du bord de mer de Toohoku se trouvent de nombreux ports de pêche, qui conservent une grande quantité de poissons. Le tsunami a détruit toutes les installations ; les poissons des chambres froides son jetés sur terre ou en mer et pourrissent. Sur les images fournies par la télévision et les journaux, on ne peut sentir l’odeur, mais tous les visiteurs dans les régions sinistrées sont unanimes à dire que l’odeur nauséabonde est intolérable, comparable à celle des cadavres.

Voici des propos d’habitants :
1. Une femme de 60 ans, qui loge dans un centre d’accueil à un km du port : « Ces derniers temps, l’odeur est si forte, que nous ne pouvons pas sécher le linge à l’extérieur. Cependant, tous demandent à rester dans la ville, nous devons tolérer cela. »
2. Madame Tomizawa Ikuko en garderie d’enfants : « Il apparaît de nombreuses mouches. J’ai peur que les mouches dégradent la santé des enfants. »
3. Monsieur Sugano Masakazu, organisateur du centre d’accueil : « Certains souffrent de mots de tête à cause de la mauvaise odeur. Est-ce que nous pouvons vivre dans les chambres avec les fenêtres fermées ? »
Dans la ville d’Oohunato, le jour du tsunami était conservé 15 000 tonnes de poissons. Début Avril, on a commencé d’enterrer ces poissons, mais, par manque de terrains et de moyens le travail n’est pas facile ; il en reste encore 2 000 tonnes. La ville commence à distribuer de l’insecticide.

Boue empoisonnée
La terre est couverte de boue, mélangée à toutes les espèces de débris qui comportaient de la dioxine. Quand le temps est sec, de la poussière vole. Les volontaires qui aident sont des régions extérieures, utilisent généralement un masque. Mais les habitants et les enfants en utilisent rarement. De nombreuses personnes toussent et certaines souffrent de maladies pulmonaires.
Endroits insalubres
Dans certains endroits, l’eau n’a pas encore été rétablie. Dans la ville de Rikuzen-Takada, 40% des familles n’ont pas encore d’eau. Les habitants utilisent encore des WC provisoires. Des volontaires aident à trouver des solutions, mais on a peur que, pendant l’été diverses épidémies et des nourritures avariées se répandent.

(Ĉi-supra bildo) Mia patrino, mia fratino kaj mi antaŭ la tombo de mia patro oktobre en 2008

Donacoj de mia patrino al suferantoj
Mia patrino 93-jara, kiu loĝis sola post la morto de mia patro, mortis la 19 an de majo. Ŝia domo estas pli nova kaj granda, tial mi decidis translokiĝi al ŝia domo. La problemo estis, kiamaniere forigi superfluajn aĵojn.
Mi ekpensis donaci tiujn aĵojn al suferantoj en la regiono Toohoku. Mi telefonis al mia konato, aktivulo de Japana Komunista Partio. Li tuj vizitis min kun virino, kiu notis, kiujn ni povos donaci. Ŝi telefonis al la filio de Komunista Partio en la urbo Iŭanuma en la gubernio Mijagi por scii, kiujn oni bezonas, kaj antaŭhieraŭ venis al mi 5 virinoj, kiuj pakis manĝilarojn, kuirpotojn, tranĉilojn, komputilojn, bakujojn, vestaĵojn, kovrilojn ktp., kaj hieraŭ venis 5 viroj kun ŝarĝaŭto, kiuj portis fridujon, lavmaŝinon kaj aliajn jampakitajn aĵojn en la aŭton, kaj hodiaŭ tiuj aĵoj estis transportataj al Iŭanuma. Ekde la komenco Japana Komunista Partio kolektas monon kaj sendas savotrupojn al la damaĝita regiono. Jam el mia urbo ne malmultaj iris al tiu urbo por helpi la loĝantojn. Tion mi sciis pere de la organo de la partio, sed ĉifoja rapida kaj glata laboro de la partianoj estis surpriza. Certe mia patrino estas ĝoja, ke ŝi povas helpi suferantojn tiamaniere. Ankaŭ mi, kaj mi adiaŭis kun granda dankemo al la ekiranta ŝarĝaŭto. Mi sentis kvazaŭ miaj gepatroj havus sian duan vivon en tiu urbo.
Mia patrino estis tre sana, pro kio mi povis libere agadi por Esperanto, vojaĝante al diversaj landoj. Ŝi lernis Esperanton, kiam ŝi estis juna kun mia patro. Ŝi tre ŝatis la francan kaj eĉ studis ĝin en Francio. Kiam ŝi estis 89-jara, ŝi relernis Esperanton per la koresponda kurso laŭ mia rekomendo. Ŝi bone komprenas mian agadon kaj estis ideala patrino por mi.

Malbonega odoro
Baldaŭ venos varmega kaj humida japana somero. Mankos elektro, tial oni cerbumas, kiamaniere oni pasigu la someron sen klimatizilo. Sed en la damaĝitaj regionoj aliaj, pli seriozaj problemoj okazas.
En kompanio Niŝidate-reizoo, fridkompanio de fiŝoj, oni finis forĵeti putrintajn fiŝojn kaj nun okupiĝas pri la refunkciigo de fridujoj. En tiu tago la cunamo forprenis ĉiujn instalaĵojn kaj maŝinojn novigitajn antaŭ 2 jaroj. 700 tunojn da friditaj sairoj kaj sepioj estis damaĝitaj. (laŭ la ĵurnalo Asahi la 20 an de majo)
Laŭ la marbordo de Toohoku troviĝas multaj fiŝhavenoj, do troviĝas multaj kompanioj, kiuj konservas multkvanton da fiŝoj. La cunamo detruis ĉiujn instalaĵojn, do fiŝoj en la fridujoj estas disĵetitaj sur la teron aŭ en la maron, kaj baldaŭ putris. En bildoj en televido kaj en ĵurnaloj oni ne povas flari odoron, sed ĉiuj vizitantoj al la damaĝitaj regionoj unuvoĉe diras : La odoro estas netolereble malbonega, simila al kadavra fetoro.

Jen voĉoj de loĝantoj :
1. Virino 60-jara, kiu loĝas en rifuĝejo unu kilometron fore de la haveno : “Lastatempe la odoro estas tiel forta, ke ni ne povas sekigi lavataĵojn ekstere. Tamen ĉiuj klopodas restarigi la urbon, ni devas toleri ĝin”.
2. S-ino Tomizaŭa Ikuko en infanvartejo : “Aperas multaj muŝoj. Mi timas, ke muŝoj damaĝos sanon de la infanoj”.
3. S-ro Sugano Masakazu, prizorganto de la rifuĝejo : “Iuj suferas pro kapdoloro pro malbonega odoro. Ĉu ni povos vivi en ĉambroj kun fermitaj fenestroj ?”
En la urbo Oohunato, en la tago de la cunamo estis konservitaj 15 000 tunoj da fiŝoj. Ekde aprilo oni komencis enterigi tiujn fiŝojn, sed pro manko de tereno kaj ŝarĝaŭtoj la laboro estas ne glata kaj ankoraŭ restas 2 000 tunoj. La urbo komencis distribui insekticidon.

Venena koto
La tero estas kovrita per koto, miksaĵo de ĉiuspecaj materialoj inkludnate dioksinon. Kiam estas seka tago, polvo flugadas. helpantoj el ekster la regiono ĝenerale uzas maskon, sed loĝantoj kaj geknaboj malofte. Multaj tusas kaj iuj suferas pro pneŭmonito. Malbonhigiena
En iuj lokoj akvo ankoraŭ ne venas. En la urbo Rikuzen-Takada 40% de la familioj ne havas akvon. La loĝantoj devas uzi provizorajn necesejojn. Volontuloj helpas purigi tiujn, sed oni timas, ke en varma somero gripo kaj toksiĝo pro manĝaĵoj disvastiĝos.


La vie il y a quelques dizaines d’années. Avec le tsunami tout a été perdu.
Vivo antaŭ kelkdek jaroj. En la cunamo ĉio estis perdita.
Le 02 juin 2011
La 02 an de junio
Notre vie de rescapé ne la transformez pas en ruines (Jamada Juuki, homme de 46 ans, Tokyo).

Ruines, ruines,
Une énorme quantité de ruines,
Ruines, qui empêchent la reconstruction,
Mais, ce ne sont pas des ruines,
Elles sont tous notre rêve, notre espoir et notre vie quotidienne,
Jusqu’à ce jour, le 11 mars,
C’est l’engin de pêche que mon grand père utilisait consciencieusement,
C’est l’armoire, que ma grand mère a apporté avec elle quand elle s’est mariée,
C’est l’automobile de ma mère,
Qui soulageait notre vie comme nos pieds.
Oui, c’est le sac à dos d’écolier, avec lequel cette fillette voulais aller à l’école, attendant chaque jour le jour de devenir élève,
Et c’est ma chère maison,
Que j’ai chaleureusement embrassée, moi et mes proches.
En préférant mes proches, qui à peine s’en sont réchappé,
Les hommes dans les refuges,
Les femmes, qui ne peuvent tourner la page, ne peuvent prendre conscience des destructions,
Ne nous faites pas devenir des ruines vivantes.
(Du journal Mainiĉi du 31 mai)

Les amis de Tomodaĉi. Madame Daiĉi Joŝiko de la ville de Okajama.
Tomodaĉi (*) mot positif, mais s’il est accompagné du mot « opération » cela veut dire autre chose : porte avion, embarcations militaires...
Dans les quartiers populaires de Okinawa le vaste terrain entouré de fil de fer barbelé est la base militaire américaine.
Viols, nourritures gratuites et choses semblables, Est-ce que vous laissez mourir les dauphins dans la mer merveilleuse ?
Bienveillant Tomodaĉi, dans lequel le gouvernement Japonais a confiance, Tomodaĉi sous le pacte concernant la sécurité entre le Japon et les USA, si tu es le vrai Tomodaĉi, ne bat pas en retraite si rapidement, mais aide nous jusqu’à la fin des souffrances de la catastrophe.
Se retirer est encore partie de l’opération ?
Merci pour ton aide Tomodaĉi.
(Extrait du journal Akahata du 10 mai)

(*) L’armée américaine, en garnison dans l’ile d’Okinawa a envoyé son porte-avions, ses bateaux de guerre, ses avions et ses soldats pour aider les personnes sinistrées. Les USA ont nommé cette opération « opération-Tomodaĉi », c’est à dire opération-amie. Ils veulent construire, avec le gouvernement Japonais, une grande base dans la merveilleuse mer d’Okinawa, où vivent des dauphins et d’autres animaux rares, contre la volonté des habitants.
Les Etats Unis ont profité de cette catastrophe, pour solutionner le différent concernant les bases militaires. Ainsi ils estiment cette opération comme la plus réussie entre le Japon et les USA.

Ne igu nian savitan vivon detruitaĵo (Jamada Juuki,46-jara viro, Tokio)

Detruitaĵoj, detruitaĵoj.
Grandega kvanto da detruitaĵoj.
Detruitaĵoj, kiuj malhelpas la rekonstruadon,
Sed, ili ne estas detruitaĵoj,
Ili ĉiuj estis nia revo, nia espero kaj nia ĉiutaga vivo,
Ĝis tiu tago, la 11 an de marto.
Ĝi estas fiŝkaptilo, kiun mia avo uzis zorgoplene,
Ĝi estas ŝranko, kiun mia avino kunportis, kiam ŝi edziniĝis.
Ĝi estas aŭtomobilo de mia patrino,
Kiu subtenas nian vivon kiel niaj piedoj.
Jes, ĝi estas lerneja dorsosako, kun kiu tiu knabineto volis lernantiĝi, ĉiun tagon atendante tiun tagon,
Kaj ĝi estas mia kara domo,
Kiu varme brakumis min kaj miajn familianojn.
Prefere, miajn familianojn, kiuj apenaŭ saviĝis,
Virojn en rifuĝejoj,
Virinojn, kiuj ne povas antaŭenpaŝi, ne igu detruitaĵoj.
Ne igu nin vivantaj detruitaĵoj.
(El la ĵurnalo Mainiĉi la 31 an de majo)

Tomodaĉi, Amikoj. Daiĉi Joŝiko (s-ino, la urbo Okajama)
Tomodaĉi (*) bona vorto, sed se ĝi estas akompanata de vorto “operaco”, ĝi alisignifas : aviadilŝipo, surbordigaj boatoj.
En homplenaj kvartaloj en Okinavo la vastega tereno ĉirkaŭita per dornodratoj estas usonaj militbazoj.
Seksperfortadoj, senpagaj manĝoj kaj similaj, Ĉu vi lasas delfenojn morti en la belega maro ?
Bonkora tomodaĉi, kiun la japana registaro fidas, tomodaĉi sub la Pakto pri la sekureco inter Japanio kaj Usono, se vi estas vera tomodaĉi, ne retiriĝu tiel rapide, sed helpu ĝis la fino suferantojn de la katastrofo.
Retiriĝi estas ankaŭ parto de la operaco ?
Dankon pro via helpo, tomodaĉi.
(El la ĵurnalo Akahata, la 10 an de majo)

(*) Usona armeo garnizonanta en la insulo Okinavo sendis siajn aviadilŝipon, batalŝipojn kaj aviadilojn kun soldatoj por helpi suferantojn. Usono nomis tiun operacon kiel tomodaĉi-operaco, nome amiko-operaco. Ĝi kaj la japana registaro volas konstrui grandan bazon en la belega maro de Okinavo, kie loĝas delfenoj kaj aliaj raraj bestoj, kontraŭ la volo de la popolano.
Usono profitis tiun katastrofon por solvi okinavo-aferon pri la militbazoj. Tial ĝi taksas tiun operacon kiel la plej sukcesa inter Japanio kaj Usono.

Mortoj = morts / Malaperoj = disparus

Voir les articles dans ENVIRONNEMENT « Science sauve qui peut »


Contacts | Espace privé | Mise à jour le 2 mai 2013 | Plan du site | Haut de Page