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Li Jouine

QUE CELUI QUI N’A PAS ETE JEUNE, JETTE LA PREMIERE PIERRE…

Autrefois, c’était hier, les églises promettaient la vie éternelle et les partis la révolution.

Les jeunes avaient le choix de rêver à l’une ou l’autre de ces « utopies » organisées et d’y trouver leur place, leur sens, leur espoir.

Aujourd’hui, les jeunes sont des orphelins de l’utopie. Ils ne trouvent que difficilement dans le personnel politique à tous les niveaux, et dans la société du CAC40 mondialisé, de rares occasions de croire en un avenir passionnant. Quant aux églises où le fondamentalisme règne …

L’absence de rêves laisse donc place aux cauchemars, aux fantasmes, aux délires.

Organisés, et ce n’est pas nouveau, en « tribus, clans, quartiers… », ils se trouvent des raisons d’agir, de vivre parfois, partagent les mêmes envies, espoirs, voire des penchants morbides propres à leurs âges.

Ils prennent alors goût pour l’action humanitaire, la musique, le sport…, et ils ont l’approbation des adultes. Ou bien, ils recherchent le magique où le jeu de rôle, le surnaturel, l’archaïsme diabolique, les jeux vidéo ou s’enferment sur internet, les rave-party, la violence coutumière…, recréent un univers d’autant plus envoûtant qu’il est désavoué, rejeté, contesté (comme eux) par les adultes.

Or, cette approbation ou ce désaveu des adultes n’est pas souvent fondé.

Après les blousons noirs, les punks…, et Mai 68, voilà les gothiques. Les premiers sont l’expression d’une révolte publique, les seconds une résurgence tribaliste, toutes deux courantes dans une société en panne.

Le jeune a besoin de se construire une identité, et trouve une source possible de tous les bonheurs ou parfois, hélas, de toutes les déviances et idéologies à risque. Pour un temps plus ou moins long et intense, ces pratiques vont donner sens à la quête éperdue de modèle et de bonheur d’une jeunesse en souffrance qui retourne quelquefois celle-ci contre elle-même. Le suicide des jeunes est un grave sujet très mal et peu abordé.

Pour la bonne société, dont les enfants sont les premiers à courir après ces phénomènes, comme pour ceux des « mauvais » quartiers, à qui l’on attribue trop facilement d’être la cause et la preuve d’une contaminante déviance, le jeune est devenu incompréhensible, une menace, un énergumène, voire un sauvageon dangereux ou pire de la racaille.

Lorsque les politiques s’aventurent dans la répression systématique des jeunes, il y a danger pour nos sociétés…

On peut alors revoir ses classiques, d’où ma lettre ouverte au Maire de Barbentane le 2 septembre 2002 (voir au menu Blog).

On peut aussi rappeler qu’il y a peu, les jeunes avaient leur place reconnue et organisée dans nos villages.

Et pourtant, leurs agissements de « maufaras » (celui qui fait le mal), irritaient, énervaient et dérangeaient beaucoup et souvent.

Le dire n’est pas toujours convaincant.

C’est pourquoi le décrire est plus évocateur d’une époque, d’une ambiance. Mais cette époque est terminée. Elle s’est achevée un soir d’été dans un proche village où, abrité derrière une haie d’arbres, un jeune a payé de sa vie les débuts de l’ère de la tolérance zéro.

Pour parler de ce temps-là, j’ai demandé à Henri DAUDET l’autorisation de mettre en ligne quelques-uns de ses écrits relatant ce qu’on peut appeler les plaisanteries des jeunes. Je le remercie pour la qualité de ses reportages et pour son autorisation.

Ces scènes sont en fait des éléments d’une société pas toujours facile qui considérait les jeunes comme des futurs adultes à respecter, aider, punir parfois, comprendre toujours.


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